Le blog des fans de poneys et de chevaux

Le blog des fans de poneys et de chevaux

Histoire à écouter ou à lire écrite par Mathilde : Le trésor des pies, gratuit, sans inscription

Histoire audio gratuite : le trésor des pies

Cette histoire est enregistrée en lecture très lente, pour permettre aux enfants d’avoir envie, lorsqu’ils la lisent, de mettre de l’intonation et de jouer les personnages, un peu comme du théâtre. Nous l’avions écrite pour notre ancien blog, le blog des fans de poneys et de chevaux (leblogdefafa.blog4ever.com), lors du premier confinement, de manière à donner un coup de mains aux parents qui voulaient occuper les enfants en les amusant.

 

Convient aux enfants dès qu’ils commencent à savoir lire.

 

Partie 1 : l’arrivée du petit chat à la ferme

Le manège est calme comme tous les lundis matins. Les rayons du soleil commencent à transpercer les nuages, les poules laissées en semi-liberté picorent de-ci de-là. Enfin, pas toutes les poules. L’une d’entre elles, une magnifique petite poule rousse et rondelette s’est perchée sur l’une des barrières de bois qui entoure la piste extérieure et regarde avec un air concentré la porte d’entrée du bâtiment principal. Ca fait quelque jours qu’il y a une intruse. Enfin, peut-être que ce n’est pas une intruse ? Cela, la petite poule n’en est pas sûre. C’est peut-être un nouveau membre du manège qui vient d’arriver. En tout cas, elle pense que cela mérite une enquête.

Elle est perchée là depuis qu’elle s’est levée. En sortant du poulailler, elle a presque ignoré ses copines et a sprinté jusqu’à la piste extérieure, saluant à peine les chevaux qu’elle a croisés en traversant les boxes. Ils la connaissent bien, quand elle a une idée en tête, elle prend rarement le temps de s’arrêter. Et à présent, sa patience va être récompensée ! Elle voit la plus petite humaine du manège, la fille de la propriétaire, qui saute, toute contente, en se dirigeant vers la porte qu’elle ouvre en grand. Et l’intruse sort d’un pas hésitant mais fier.

– Cot cot ! , lâche-t-elle sans s’en rendre compte, toute son attention sur l’intruse.

– T’as vu, Lavande ? s’exclame la petite humaine s’abaissant vers “l’intruse”, qui n’est autre qu’une chatte grise avec une crinière grise plus claire qui regarde intensément la fillette. Là-bas il y a les boxes, et là il y a la piste ! Oh regarde ! Lady Cot est là !

La petite humaine éclate de rire avant de se précipiter vers la petite poule rondelette.

Lady Cot regarde autour d’elle et saute maladroitement dans le vide pour échapper à la petite humaine qui décidément aime essayer de l’attraper ! Elle bat des ailes un peu vite, perdant rapidement de la hauteur mais réussit un atterrissage sans accroc. Le sable dans les plumes, ça ne compte pas.

– Mara, viens ici, on va manger !, s’écrie la voix de la propriétaire du manège.

– J’arrive Maman !,  crie la petite avant d’éclater à nouveau de rire et de se précipiter dans la maison.

– Tu as laissé sortir Lavande ? demande sa maman.

– Oui Maman, mais dis, elle ne va pas se perdre si on ne reste pas avec elle ?, demande Mara

– Non, maintenant, elle s’est habituée à la maison donc elle pourra y revenir quand elle veut. On lui donnera de la pâtée tout à l’heure et tu verras, elle reviendra directement !, répondit la voix de la mère qui s’éloignait vers la salle à manger.

Lady Cot décida de continuer son enquête en allant directement s’adresser à la nouvelle venue. Lavande la regarde s’approcher d’un regard attentif. Lady Cot picore quelque chose d’intéressant sur le sol pour avoir l’air un peu détaché et ne pas brusquer Lavande. Puis elle se lance :

– Cot Cot…. Bonjour ! Je suis Lady Cot et j’habite ici depuis un bon moment ! Tu es nouvelle ? Pourquoi tu es là ? Tu crois aux trésors cachés? Pourquoi tu portes un collier ? Tu viens d’où ?, demande Lady

Cot.

On arrête aussi rarement Lady Cot lorsqu’elle a des questions !

Lavande se lèche la patte avant droite un peu hésitante avant de répondre. Sa voix est élégante et très douce.

– Bonjour Lady Cot. Je suis Lavande. Je viens d’un “refuge pour animaux”, de ce que j’ai compris, j’ai été choisie parce que je sais attraper des rats. J’ai choisi ces humains parce qu’ils ont l’air intéressants, ils sentaient plein de choses que je ne connais pas. Je suis là depuis 3 jours mais j’étais dans la maison, les humains semblent vraiment vouloir que je la connaisse par coeur ! Peut-être qu’ils espéraient que j’attrape des rats dans leur maison mais il n’y en a pas… J’ai un collier parce que c’est élégant et c’est mon ancienne propriétaire qui me l’a donnée, explique Lavande.

Puis elle marque une pause qui permet à Lady Cot de lui poser une autre question :

– Alors, si tu sais attraper les rats, tu es courageuse ? Une aventurière ?

Lavande acquiesçe :

– Miaou, bien sûr !

Puis la chatte commence à fureter à droite et à gauche découvrant sa nouvelle maison.

Lady Cot saute sur place d’enthousiasme. Serait-il possible qu’elle ait trouvé la parfaite partenaire ?

– Il faut qu’on aille parler à Porridge !, s’exclame-t-elle.

– A Porridge ?, demande poliment Lavande.

– Oui ! C’est le plus vieux cheval du manège ! Il sait tout sur le manège ! Il sait même où est le ….,  la poule regarde à droite et à gauche, se penche vers Lavande et baisse la voix …. où est le trésor du manège.

Lavande se retourne d’un bond :

– Un trésor ?, crie-t-elle, son élégance oubliée l’espace d’un instant. Elle adore les trésors, surtout s’ils brillent.

– Shhhhh ! Cot Cot ! C’est un secret ! Et je te le dis parce que j’aurais bien besoin de l’aide d’une aventurière pour m’aider à le trouver !, affirme Lady Cot

– Allons voir ce Porridge !, décide alors Lavande qui, finalement va peut-être beaucoup plus s’amuser que ce qu’elle croyait.

Puis elle part vers la gauche.

– Lavande…Cot Cot Cot ! C’est à droite ! Cot Cot Cot !, précise Lady Cot en riant.

Finalement, elle l’aime bien cette intruse et elle veut bien la garder.

Partie 2 : la rencontre avec Porridge, le vieux cheval de la ferme

Porridge est dans son box quand elles entrent dans l’écurie, il est juste à côté de l’entrée. Lady Cot se précipite sur lui mais Lavande reste sur le pas de la porte, reniflant toutes les nouvelles odeurs qui s’offrent à elle. Alors, c’est ça des chevaux. Elle n’en avait jamais vu avant. C’est vraiment énorme !

Lady Cot prend de l’élan, saute et tente de voler pour se poser sur la porte du box mais doit s’y reprendre 3 fois avant d’y arriver. Il faut vraiment qu’elle s’entraîne à voler un peu plus droit.

– PORRIDGE !, tente Lady Cot à côté du cheval somnolent. “COT COT COT CODEK !”

Porridge ouvre un oeil et observe la poule avant de le refermer, marmonnant quelque chose à propos du fait qu’il n’aime pas être réveillé la nuit.

– Mais on est le MATIN !, continue Lady Cot en battant des ailes pour faire plus de bruit.

Porridge ouvre finalement les yeux et pousse gentiment de son museau la petite poule qui manque de perdre l’équilibre.

– Oh ! C’est toi Lady Cot ! Je ne t’avais pas vue ! Alors, tu as vécu de  nouvelles aventures, tu me racontes ?, demande le vieux cheval

– Cot ! J’ai rencontré Lavande, la nouvelle aventurière du manège !, répond la poule toute enthousiaste en désignant le chat d’une aile.

– Oh ! Bonjour Lavande ! Je suis Porridge. Je ne te vois pas très bien, je n’ai plus les yeux aussi jeunes qu’avant. Tu veux bien te rapprocher ? demande Porridge.

– Miaou… Bien sûr…, dit Lavande avant d’avancer très lentement, en faisant attention où elle met les pattes. Elle n’a pas l’habitude des manèges et avec tous les nouveaux sons et les nouvelles odeurs, elle ne sait pas vraiment où donner de la tête. Mais c’est une aventurière, ou au moins elle veut en être une, donc elle avance courageusement sur le nouveau territoire inconnu.

Porridge l’attendit patiemment et Lady Cot la regarda attentivement, elle n’a pas l’habitude des chats, ils marchent vraiment bizarrement sur leur quatre pattes !

Lavande saute sur la porte du box gracieusement et tend le nez pour sentir celui de Porridge.

– Ah oui ! J’ai connu un chat avec un joyau comme le tien sur son collier il y a trèèèès longtemps, dit le cheval en lui faisant un clin d’oeil.

Parce qu’il semblerait que dans cette histoire, les chevaux font des clins d’oeil.

Lavande garde le silence mais se promet de lui poser des questions à ce sujet plus tard.

Lady Cot s’exclame :

– Cot ! On est là parler de la prochaine aventure ! On est là pour trouver le trésor !

Porridge souffle, donnant l’impression de rire et dit en hochant la tête :

– Ah le trésor ! Ca fait longtemps que je n’en ai pas entendu parler !

– Cot… C’est normal, c’est toujours toi qui en parle ! Mais pas assez, je veux plus de détails !, exige Lady Cot avant de se rappeler que ce n’était pas très gentil d’exiger. S’il te plaît !, ajoute-t-elle rapidement.

– Alors le trésor…, commence le cheval, c’était il y a bien longtemps, lorsque le manège commençait à être construit…”

Le cheval marque une pause, pour s’assurer d’avoir l’attention de son public. La chatte et la poule sont pendues à ses lèvres. Il adore raconter des histoires. Il continue :

– Lors de la construction, je suis tombé sur une pièce d’or. Les humains l’ont emmenée, je n’en avais aucune utilité. Et peu après, j’ai rencontré un écureuil qui m’a raconté l’histoire du trésor des pies.

– Le trésor des pies ?, s’exclame Lavande.

– Oui…, renchérit le vieux cheval, le trésor des pies. Il semblerait que les pies du coin ont découvert un trésor qui date d’il y a très longtemps. Mais on ne sait ni où elles l’ont trouvé, ni pourquoi il était là.

Il ferme les yeux comme pour mieux se souvenir.

 

– Il paraît même qu’il y avait tellement de pièces d’or que les pies ont dû en laisser la majorité, elles en avaient tellement dans leur nid qu’elles ne pouvaient plus y pondre des oeufs !”

Partie 3 : l’évasion

L’or c’est brillant, et Lavande adorait ce qui brille. Lady Cot, elle, adore découvrir de nouvelles choses même si elle ne s’intéresse pas vraiment à l’or.

– Il faut qu’on trouve une pie !, décide Lavande, les babines retroussées.

– Pourquoi ? Tu veux la man-ger ?, s’’écrie Lady Cot horrifiée, le bout des ailes posées sur la tête tant elle est  surprise.

Lavande laisse retomber ses babines et observe sa nouvelle amie d’un long regard.

– Non, dit-elle,  je veux qu’elle nous dise si elle sait où est le trésor !

– Cot ! Ouf! Et l’écureuil ?, demande Lady Cot, rassurée pour la pie. Porridge, tu sais s’il est toujours là ?

Porridge penche légèrement la tête sur le côté en réfléchissant.

– Ca m’étonnerait… Il n’y a plus beaucoup d’arbres ici à part le bosquet aux oiseaux, il a dû partir dans la grande forêt là-bas sur la colline il y a des années. Mieux vaut que vous trouviez une pie. Peut-être aura-t-elle plus d’informations…

– Alors, allons-y !, décide Lavande en se dirigeant vers la sortie des boxes.

Lady Cot lui emboîte le pas avant de brusquement se retourner vers Porridge.

– Tu viens avec nous dans cette aventure !, décide la poule, les yeux réduits à 2 fentes par la détermination.

– Ca ne marchera pas Lady Cot… Tu as déjà essayé d’ouvrir le loquet du box et ça n’a pas marché, remarque tristement le vieux cheval.

– Mais tu parles toujours de tes vielles aventures et de combien tu voudrais en vivre une nouvelle ! Il faut que je te fasse sortir !,  insiste la poule.

– Lady Cot…”, dit le vieux cheval résigné, il avait déjà vu la poule s’acharner sur le loquet. Des ailes et un bec, ce n’est vraiment pas pratique pour réussir à soulever le loquet pour ouvrir la porte.

Lady Cot fronce les sourcils mais veut quand même essayer. Elle prend de nouveau son élan pour sauter sur la porte du box et… Elle est dépassée par une boule de poils grise qui saute et atterrit élégamment sur la porte du box.

“Comment ce mécanisme fonctionne-t-il ?” demande Lavande, à présent en équilibre sur les pattes arrières en donnant de petits coups sur le loquet.  Ah, si je tire ici, ça bouge, c’est intéress… Miaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah

Elle vient de soulever le loquet et donc d’ouvrir la porte. Le mouvement de la porte sur laquelle elle reposait, qu’elle n’avait pas prévu, lui a fait perdre l’équilibre et l’a projetée dans la pile de foin propre non loin de là.

– Lavande ! s’écrie Lady Cot en se précipitant dans le foin. Elle commence à gratter de ses petites pattes pour essayer de retrouver la chatte enfouie dans le foin.

– Miaffffffffffmfmmf, lui répond la chatte en sortant du foin, son pelage gris parsemé de brins d’herbes séchées. Lavande a l’air outragé.

Elle crache des brins de foin qui lui restent dans la bouche et se secoue. Puis elle commence à se laver. Son pelage tout propre et tout soigné ! Il allait lui falloir des heures pour tout remettre en place ! L’aventure, ça n’est pas l’idéal pour les poils, dis-donc !

Lady Cot lui picore gentiment des brins de foin pour lui enlever du pelage. Elle est rassurée pour sa nouvelle amie.

De son côté Porridge regarde la porte ouverte de son box sans y croire. Il sort beaucoup moins qu’avant maintenant qu’il n’est plus tout jeune. Il est à la retraite. Même s’il a une belle vie pleine de pré, de foin frais et de repos, il n’a plus autant l’occasion de voir du paysage que lorsqu’il était choisi pour participer aux leçons et aux concours. Mais là, ses 2 petites partenaires lui ont ouvert la porte ! L’heure de l’aventure a peut-être à nouveau sonné !

Il prend une grande inspiration, et il sort du box.

Les chevaux des autres boxes lui hennissent des encouragements. Tout le monde apprécie Porridge et si les autres chevaux se reposent et se préparent pour leur journée de leçons, ils sont contents de voir le vieux cheval se dégourdir les jambes. L’or, ce n’est pas leur truc et ils ont assez d’aventures avec leur vie de tous les jours. Mais cela ne les empêche pas d’encourager leur vieil ami :

– Vas-y Porridge !, dit l’un.

– Ramène nous une pièce d’or !, dit l’autre.

– Hé, tu nous raconteras tout ça lors de la prochaine soirée ‘histoires’, hein ?, dit encore un autre

– Wouhou ! PO-RRI-DGE, PO-RRI-DGE, PO-RRI-DGE !”, crient-ils tous pour l’encourager dans cette nouvelle aventure.

Il leur hennit des réponses amusées et enthousiastes.

Le vieux cheval, la petite poule bondissante et la chatte au poil toujours ébouriffé de foin sortent de l’écurie et se dirigent vers le bosquet aux oiseaux.

Le bosquet aux oiseaux était un regroupement d’arbres où se trouvent des mangeoires très en hauteur avec des graines pour les oiseaux.

Lavande observe le feuillage des arbres. Il faut trouver une pie et en tant que chatte, elle s’y connaît en oiseaux.

– Miaou…, fait-elle d’un air concentré avant de se précipiter vers un tronc et de l’escalader comme une pro.

– Cot ! Whaou ! T’as vu ça Porridge ?

– Les chats aiment toujours un peu frimer, rigole gentiment le cheval.

Une fois arrivée sur une branche haute, Lavande se tient immobile. Il faut une pie… Une pie… Mais il n’y a pas de pie ! Il faut s’armer de patience… Peut-être qu’une pie va arriver. Lavande scrute attentivement les branches à sa hauteur et celles qui sont plus hautes.

Les moineaux qui mangent non loin de là la regardent suspicieux. Ils trouvent ça étrange qu’un chat n’essaye pas activement de les attraper, c’est peut-être une ruse !

En dessous, Lady Cot décide de monter sur le dos de Porridge qui la laisse faire. Elle veut mieux observer les arbres. Et, avec ses yeux perçants, elle va peut-être voir une pie ! Elle sait qu’il y a des pies de temps en temps dans le bosquet aux oiseaux. Elle les voit parfois voler dans les airs en exécutant des pirouettes qui donnent le vertige à la petite poule. Lady Cot, elle, trouve que voler ça sert d’abord à atteindre des endroits plus haut. Elle n’ose pas imaginer ce qu’il se passerait si elle essayait de faire des pirouettes en volant, elle finirait sûrement par terre, les plumes dans tous les sens !

Elle place l’une de ses ailes juste au dessus de ses yeux pour les protéger du soleil. Elle prend l’air concentré et regarde vers la cime des arbres.

– Coooot, cot, cot. Je ne vois rien ! Lavaaande. Tu en vois une ?

Lavande penche la tête vers Lady Cot et brusquement elle sursaute.

– Il y en a une ! Il y en a une !

– Cot Cot ? Une pie ? Où ça ?, demande Lady Cot.

– Derrière toi ! Sur Porridge !, s’exclame Lavande en pointant d’une patte la croupe du cheval qui s’est réendormi et ne semble pas avoir remarqué qu’une pie s’est posée sur lui et observe ses amies depuis un moment.

– Cot !, fait Lady Cot, surprise, en se retournant d’un bond, faisant sursauter le cheval sur lequel elle est posée. Oh ! Une pie ! Cot !

– Lady Cot attrape-la !, continue Lavande, des pièces d’or plein les yeux.

La pie offre un air un peu moqueur à la chatte, comme la défiant de tenter de l’attraper.

– Ah ben cot ! Ca ne se fait pas entre animaux à plumes ! Bonjour madame la pie ! Je suis Lady Cot ! Et on cherche le trésor des pies. Vous sauriez où il est ?, demande-t-elle très sérieusement.

La pie bat des ailes comme pour s’étirer et prend un air dégagé. Elle aime avoir son petit effet on dirait !

– Et bien en fait… Le trésor des pies… Moi aussi je veux le trouver ! Et j’ai un indice !, déclare-t-elle. Et je suis prête à vous en laisser 5% si vous m’aidez à le retrouver.

Les 3 aventuriers s’échangent des regards intrigués.

– Mais si tu ne sais pas où est le trésor non plus, pourquoi on n’aurait que 5% alors qu’on va aussi devoir beaucoup chercher ?, demande Lavande en descendant de l’arbre et en sautant à terre non loin des autres.

La pie réfléchit un instant.

– 20% pour vous !, déclare-t-elle.

– Cot cot, si tu veux, dit Lady Cot, pour qui l’or n’est pas du tout important.

Porridge ronflotte son accord, plus intéressé par sa sieste improvisée que par des pièces d’or qu’il n’utilisera jamais.

Lavande, elle, faillit renchérir avant de se rappeler qu’elle n’avait pas vraiment besoin de beaucoup de pièces d’or. Une ou deux, ça brille, c’est agréable ! Elle pourrait les mettre dans un endroit secret bien ensoleillé où elle pourrait aller admirer son trésor et paresser pendant les longues journées d’été. Mais stocker trop de pièces d’or là où on dort, ça fait juste mal au dos. Les pièces d’or, ça ne fait pas un matelas très confortable.

– Miaou. Prends l’or si tu veux, une ou deux pièces me suffiront !, décide Lavande avant de se rapprocher avec un air intéressé. Alors, c’est quoi cet indice ?

Parties 4 et 5

La pie se redresse toute droite.

– L’indice, c’est le hibou !, dit-elle en ébouriffant ses plumes pour essayer de ressembler à un hibou.

– Le hibou ? Cot, c’est une sorte de poule de la nuit, c’est ça ? Cot, cot… Mais moi, je dors la nuit !, s’exclame Lady Cot.

– Comment un hibou peut-il être un indice ?, demande Porridge d’un air perplexe. Le trésor est-il seulement trouvable la nuit ?

– Non, non, non ! Ca doit être le hibou qui a caché le trésor ! Un peu comme un dragon qui cache son or… Miaou ! Est-ce qu’il crache du feu ?,demande Lavande intéressée. Elle n’a jamais rencontré de hibou et elle trouverait ça très intéressant de voir un oiseau qui crache du feu.

Malheureusement pour elle, la pie la contredit :

– Non, non, non ! Les hiboux ça ne crache pas du feu ! Et ce n’est pas son trésor ! Il n’aime pas l’or, il a l’air de penser que ça encombrerait son précieux nid ! Mais il sait où est le trésor. Il n’y a qu’un seul problème, je n’arrive pas à comprendre lorsqu’il parle !

– Et pourquoi ça ? , demande Porridge avec l’air plus réveillé qu’avant.

– Parce qu’il ne parle que sous forme d’énigmes !, dit la pie sur le ton de confidence.

– Des énigmes, Cot ? Qu’est-ce que c’est que ça ?, demande Lady Cot, toujours prête à apprendre de nouvelles choses.

– Ce sont comme des devinettes. Le hibou utilise des phrases pour exprimer des idées mais sans les exprimer directement. Ces phrases, ce sont comme des mystères. Résultat, il faut beaucoup réfléchir à tout ce qu’il dit pour réussir à le comprendre ! Et 4 têtes, ça vaut mieux qu’une, déclare la pie avec un geste théatral de l’aile droite. Alors, on y va cette nuit ?

– Cot cot, la nuit… Moi je dors la nuit !, s’écrie Lady Cot. On ne peut pas y aller le jour ?

La pie réfléchit un instant avant de répondre :

– Si, mais le hibou risque d’être fâché qu’on l’ait réveillé ! Et peut-être qu’il ne voudra pas nous donner d’indice pour trouver le trésor !

– Oh oui, ça, réveiller les gens pendant leur “nuit”, ce n’est pas gentil !, renchérit Porridge. Même si leur “nuit”, c’est pendant le jour…

– Oh Cot ! Bon bah quand faut y aller… On y va ce soir ! On va trouver le trésor !, s’écrie Lady Cot en sautant puis en perdant l’équilibre et en retombant à côté de Lavande. Elle se relève vite et rassure la joyeuse bande qu’elle va bien.

-Il faut que j’aille dormir pour prendre des forces !, décide-t-elle avant de partir vers le poulailler à toute vitesse.

– Le hibou vient au bosquet aux oiseaux pendant la nuit, précise la pie un peu plus fort pour que Lady Cot puisse l’entendre. On se retrouve ici 1 heure après la tombée de la nuit !

– Ok cot !, crie Lady Cot en continuant de courir vers le poulailler. Si elle veut tenir la nuit, il va falloir qu’elle dorme beaucoup !

Porridge, Lavande et la pie la regardent partir.

– Je vais aussi aller dormir un petit peu. Et puis les humains vont s’inquiéter si je ne suis pas dans mon box quand ils arrivent, remarque Porridge. Merci madame la pie et à ce soir !

La pie fait coucou de son aile avant de s’envoler.

Lavande et Porridge se dirigent vers le manège.

– Je viendrai te chercher tout à l’heure pour ouvrir la porte de ton box, précise Lavande à Porridge.

Porridge hennit pour lui dire qu’il est d’accord et repart vers son écurie. Les humains commencent à peine à sortir de leur maison et ils n’ont pas encore remarqué que Porridge était parti faire une balade.

Lavande va se chercher un endroit bien ensoleillé et s’y étend. Elle aussi, elle va faire une petite sieste. Il vaut mieux se reposer avant de partir à l’aventure la nuit !

Partie 6

La nuit finit par tomber. Lavande sort par la chatière, en tant que chat, elle peut sortir quand elle veut, ce qu’elle aprécie beaucoup. Les chats, ça dort beaucoup mais ça aime bien être réveillé parfois le jour, parfois la nuit. Et la nuit, il y a aussi beaucoup de choses qui se passent. Les bruits et les odeurs sont différentes. Tout est plus mystérieux !

Elle se dirige directement vers les écuries. Elle est déjà un peu en retard parce qu’elle a profité de la pâtée que les humains lui ont donné. C’est bon la pâtée !

Arrivée dans les écuries, elle se retrouve face à un problème. La porte est fermée. Pas juste la porte du box sur laquelle elle peut facilement sauter pour ouvrir le loquet. Non. La porte de l’écurie : une grande porte solide aussi fermée par un loquet qui est plus compliqué. Et surtout qui est en hauteur, loin de tout endroit où elle pourrait sauter.

– Zut !, dit Lavande avant de se déplacer à droite et à gauche pour bien observer la situation.

Lavande, elle, elle peut rentrer et sortir facilement des écuries. Il y a une petite fenêtre qu’elle peut atteindre en sautant. Mais Porridge lui, il ne pourra pas passer par la fenêtre ! Même sa tête ne passera pas !

Ce n’était pas prévu ! Mais en cas de problème, on peut faire appel à l’équipe ! Et Lavande est sûre que Lady Cot aura une idée. Lady Cot est le genre de poule que rien n’arrête, même pas une grande porte fermée. Alors, la chatte se dirige vers le poulailler.

De son côté, Lady Cot dort à poings fermés. Elle est bien confortable sur son perchoir, non loin de la porte du poulailler qui est aussi fermée pour éviter que les renards ne viennent dire bonjour aux poules. Les renards, ça n’est pas très poli ni très gentil avec les poules.

– Cotzzzzzzzzzzz., fait Lady Cot en dormant comme une bienheureuse.

Elle rêve qu’elle court dans un grand champ plein de graines. Avant elle était toute seule dans son rêve, mais maintenant, elle voit Lavande dans le grand champ. Et Lavande lui parle. Au début, Lady Cot ne comprend pas ce qu’elle lui dit. C’est bizarre les rêves ! Puis, en écoutant d’un peu plus près, elle entend :

– Lady Cot ? Lady Cot, réveille-toi ! LADY COT !

Et la petite poule se réveille en sursaut et tombe de son perchoir. Lavande n’est pas dans son rêve ! Elle est dans son poulailler !

En effet, Lavande est arrivée devant le poulailler et a réussi à ouvrir le verrou qui ferme la petite porte. Ce n’est pas facile d’ouvrir les verrous mais Lavande est une chatte spéciale et très habile pour ouvrir les portes ! Enfin, quand elle peut accéder au verrou… Une fois la porte du poulailler ouverte, elle s’est faufilée entre les poules pour trouver son amie et la réveiller.

Lady Cot se relève et secoue ses plumes pour les remettre en place. Elle n’aime pas qu’on la prive de son précieux sommeil mais elle se souvient rapidement que cette nuit, elle va chercher un trésor ! Et ça, c’est une excellente raison pour être réveillée en pleine nuit.

Elle cligne des yeux et essaye de les garder ouverts. La nuit, ce n’est pas fait pour les poules !

Lavande l’entraîne jusqu’à l’écurie en la tirant gentiment par l’aile pour la faire avancer.

– Ooooh ! Cot ! On va chercher Porridge !, s’exclame Lady Cot qui commence à se réveiller. Je comprends mieux ! Je croyais que tu ne savais plus où était le bosquet aux oiseaux ! Parce que c’est dans l’autre sens !

– Oui. Mais regarde la porte est fermée ! Et je n’arrive pas à accéder au verrou ! Explique Lavande, examinant à nouveau la porte.

– Le verrouuu… Oh ! J’ai une idée ! Décide LadyCot. Je vais te faire la courte-écheeeeelle !

Elle avance vers la porte et se positionne juste sous le verrou. Puis, elle plie les pattes pour se préparer à mieux porter le poids de Lavande.

Lavande la regarde horrifiée.

– Tu veux que je monte sur ton dos ?

LadyCot fait oui de la tête d’un air décidé. Lavande réfléchit un instant. Ca pourrait marcher. Elle devra se mettre sur la pointe des pattes pour atteindre le verrou mais c’est faisable.

– Ok. Dit-elle avant de délicatement monter sur le dos de Lady Cot. Puis elle s’étire pour atteindre le verrou.

Ce n’est pas un verrou facile, mais quand on peut l’atteindre, c’est quand même plus facile de le défaire !

– Cloc ! Fait le verrou en s’ouvrant.

Les 2 aventurières poussent la porte et se faufilent dans l’écurie. Tous les chevaux dorment sauf Porridge qui les attend. Il a dormi toute la journée et est tellement heureux de partir à l’aventure qu’il saute presque d’impatience !

– Ah vous voilà ! S’exclame-t-il. Enfin, c’est bien vous n’est-ce pas ? Je n’y vois pas grand chose parce qu’il fait noir dans l’écurie, chuchote-t-il ensuite.

– Oui c’est nous !, chuchote Lady Cot en réponse. Mais pourquoi on chuchote ?

– Parce que je ne veux pas réveiller mes amis les chevaux, précise Porridge tout bas.

Lavande, elle, voit très bien dans le noir comme tous les chats. Elle saute facilement sur la porte du box du cheval puis l’ouvre avant de sauter élégamment par terre. Cette fois-ci, elle n’a pas été surprise lorsque la porte s’est ouverte, alors elle n’est pas tombée.

– Allons trouver ce hibou qui ne crache pas du feu !, déclare-t-elle en sortant de l’écurie, suivie de près par les 2 autres. L’aventure les appelle !

Partie 7 : Monsieur le Hibou

Les bruits de la nuit les entourent dès qu’ils sortent de l’écurie. Même s’ils sont toujours dans le manège qu’ils connaissent bien, tout semble différent. La pleine lune éclaire suffisamment pour qu’ils voient le chemin mais pas assez pour dissiper les ombres étranges qui ont l’air de bouger d’elles-mêmes au gré du vent.

Ils avancent calmement vers le bosquet aux oiseaux. Lady Cot, qui est à présent réveillée regarde à droite et à gauche toutes les 2 minutes. Un petit vent lui souffle dans les plumes, lui donnant un peu l’impression d’être dans un film qui fait peur. Elle reste bien près de Porridge et de Lavande qui avancent calmement : Lavande a l’habitude de la nuit et Porridge est trop vieux et trop sage pour avoir peur du vent.

Leur progression se fait sans encombre jusqu’au premier arbre du bosquet aux oiseaux où Lady Cot aperçoit du coin de l’oeil quelque chose bouger dans le fourré près de l’entrée du bosquet aux oiseaux.

– Cooooooooot ! Qu’est-ce que c’est ?! Ca a bougé ! Ca veut me manger ! crie-t-elle sûre d’elle.

Lavande se retourne d’un bond et fonce vers le fourré sans se poser de question, puis elle plonge dedans tête la première. On ne mange pas ses amis !

Lady Cot saute sur Porridge. Il y a moins de chances qu’on la mange là ! Le cheval et la poule attendent intrigués en regardant le fourré bouger dans tous les sens. Lavande serait-elle en train de se bagarrer avec un monstre de la nuit ?

Ils observent Lavande sortir du fourré à reculons et se retourner . Elle a quelque chose de long dans la bouche ! Un serpent ? Elle s’approche calmement d’eux, la chose dans sa bouche reste immobile.

Elle pose devant eux une branche sèche agrémentée de quelques feuilles mortes. Puis regarde Lady Cot avec une étincelle d’amusement dans les yeux.

– Je pense que cette branche ne te veut pas de mal, commence-t-elle d’un air faussement sérieux en retenant son rire. Elle a dû s’envoler et heurter le fourré. C’est ça que tu as dû voir !

Lady Cot saute du dos de Porridge pour venir examiner la branche et lui donne un petit coup de bec pour s’assurer qu’il s’agit bien juste d’une vielle branche.

– Oooooh. Cot. Ah bah tant mieux. J’ai eu peur !

Puis elle relève la tête, soupire de soulagement, et secoue les ailes pour remettre ses plumes en place. Elle saute ensuite à nouveau sur le dos de Porridge, c’est plus sûr pour elle, et elle pourra mieux voir les branches qui arrivent comme ça !

Ils arrivent bientôt là où ils ont rencontré la pie plus tôt dans la journée. Madame la Pie est déjà là, perchée sur une branche basse, et elle regarde intensément l’un des arbres. Quand elle les voit, elle leur fait signe de l’aile avant de pointer du bout des plumes, l’arbre qu’elle regardait auparavant.

Sur ce très vieux chêne, un hibou brun est perché, dos à eux, non loin d’un énorme trou dans l’arbre. Le trou dans l’arbre, ça doit être son nid.

– Bonjour Monsieur le hibou ! s’exclame Lady Cot, brisant le silence qui s’est installé. Vous m’entendez ?

Le hibou tourne la tête à 180 degrés et la fixe intensément. Il a de grands yeux jaunes perçants. Il les observe un instant avant de se retourner totalement et de s’envoler pour venir se percher sur une branche plus basse, non loin de celle où se trouve la pie.

– Que vous avez de grands yeux ! remarque Lady Cot. Un hibou, c’est beaucoup plus grand que ce qu’elle croyait.

Le hibou penche la tête sur le côté, comme s’il tentait de décoder ce qu’elle voulait lui dire mais reste encore silencieux

– Bon ! dit la pie, pour ramener la discussion sur le sujet qui les intéresse. Voici mes partenaires d’aventure ! Ils sont là pour m’aider avec l’énigme. Tu sais, Monsieur le Hibou ? L’énigme pour trouver le trésor des pies !

Le hibou soupire, fronce ses sourcils pleins de plumes et dit :

– Ce qui est répété 1 fois a le parfum de l’inédit. Ce qui est répété 1000 fois perd sa saveur dans la bouche de celui qui la remache encore et encore !

La pie s’arrête pour réfléchir un instant. Que veut-il dire exactement, ce hibou ?

– Je crois que tu as déjà dû lui demander de répéter l’énigme beaucoup de fois…, remarque Porridge en s’adressant à la pie.

– Eh ! Ce coup-ci, on va trouver ! se défend la pie. Et puis comme ça, je ne t’ennuierais plus avec l’énigme !, explique-t-elle au hibou.

Le hibou hoche la tête, ferme les yeux et prend une grande inspiration. Les aventuriers se rapprochent un petit peu, ils veulent être sûrs d’entendre toute l’énigme.

– Depuis les planches de feu,

Là où les géants poilus sont heureux,

Vers le soleil du matin avance-toi,

Quand tu vois les voiles arrête-toi,

Puis dirige-toi vers les radis,

Tu trouveras le paradis,

L’ancêtre est là comme toujours,

Et il a mangé le prix du concours.

– Attends, quoi ? s’exclame Lavande, perdue dans toutes ces phrases. C’est ça l’énigme pour trouver le trésor ?

– Cot cot cot ! Il va falloir beaucoup se creuser la tête mais on v y arriver ! la rassure Lady Cot. Enfin… Quelqu’un a une idée ? Cot ?

– Les “planches de feu” ? C’est un vrai feu ? Non ? Parce que les planches, ça brûle, n’est-ce pas ? Et c’est quoi un géant poilu ? s’interroge Porridge.

– Le géant poilu c’est toi ! se moque gentiment la pie avant d’éclater de son rire de pie.

– Mais attendez ! Peut-être que c’est ça ! s’écrie Lavande en sautant sur place. C’est toi le géant poilu ! répète-t-elle en désignant Porridge.

– Cot ???, fait Lady Cot qui ne comprend pas où Lavande veut en venir.

– Les planches de feu, explique-t-elle, elle ne sont pas vraiment en feu mais elles sont peut-être rouges comme le feu. Et l’écurie est faite en bois – les planches – et peinte en rouge – le feu !

– Oh ! Cot !

– Et l’écurie est l’endroit où les chevaux vivent heureux !, complète Porridge qui a compris lui-aussi. Par rapport à un hibou, un cheval c’est très très grand ! Donc pour un hibou, un cheval, c’est un géant poilu !

– Oh Cot cot cot ! répète Lady Cot qui a aussi compris et qui saute sur place d’enthousiasme.

La pie les regarde avec de grands yeux.

– On a trouvé le début ! On va trouver le trésor !, s’exclame-t-elle folle de joie. Elle commence enfin à comprendre ce que son ami le hibou voulait lui dire. Et elle est très contente d’avoir décidé de faire équipe avec les 3 aventuriers du manège.

– Allons-y ! décide Lady Cot qui a hâte de pouvoir vraiment trouver le trésor des pies. Ah mais non ! Il faut ensuite “suivre le soleil du matin” et on est la nuit ! Il va falloir qu’on attende demain matin ! Oh Cot cot cot… Mais on est sur la bonne voie !

– Merci Monsieur le Hibou ! dit la pie.

Le hibou, qui les observait réfléchir depuis tout à l’heure la salue de l’aile avant de s’envoler.

– Bon, dit Porridge, on se retrouve demain matin devant les écuries au lever du soleil. Ca vous va ?

Tout le monde aquiesce avec enthousiasme. Demain, ils vont chercher le trésor et peut-être même le trouver !

Partie 8

Autant dire que le lendemain, tout le monde trouve la force de se lever tôt. Ils se rejoignent devant l’écurie dès qu’ils le peuvent.

Lady Cot, des étoiles dans les yeux à l’idée de la journée d’aventures et de trésor qui les attend, danse sur place.

– Cot ! Ca y est ! Le soleil du matin est ici ! On va pouvoir y allllleeeer ! Cot, cot, cot !

– Que disait l’énigme déjà, après avoir parlé du soleil du matin ?, demande Porridge à Madame la Pie.

Madame la Pie connaît l’énigme par coeur car elle l’a entendue des milliers de fois. Elle répète donc la suite du poème à partir du moment où on parle du soleil :

– Vers le soleil du matin avance-toi,

Quand tu vois les voiles arrête-toi,

Puis dirige-toi vers les radis,

Tu trouveras le paradis,

L’ancêtre est là comme toujours,

Et il a mangé le prix du concours.

– Cot ! Allons-y, c’est par làààà !, s’écrie Lady Cot en commençant à avancer vers le soleil.

– On va marcher jusqu’à ce qu’on voit les “voiles”…, commence Lavande, en marchant à côté de son amie. Tu penses qu’il y a un bateau de pirates là où on va ?

– Ca serait très intéressant…, remarque Porridge. La mer n’est pas très loin du manège, mais elle est dans l’autre sens. On s’éloigne d’elle en suivant le soleil du matin…

– Oooh. Pas de pirate, ni de bateau alors…, continue Lavande. Mais où va-t-on trouver des voiles alors ?

Lorsqu’ils arrivent près de la maison des propriétaires du manège, Lady Cot saute sur une chaise posée sur la terrasse pour prendre de la hauteur. Elle place l’une de ses ailes en visière sur son front cherchant des voiles mais, tout lui semble normal.

Lavande a raison, où trouver des voiles dans un manège ? Tout ce qu’elle voit, c’est la maison des propriétaires du manège, le toboggan et la balançoire de leurs enfants, les fils à pendre le linge et plus loin dans la même direction, les premiers prés pleins de belles herbes vertes dans lesquels les chevaux aiment aller pendant la belle saison.

– Cot, cot…, dit-elle en prenant un air concentré. C’est une énigme, le sens doit être caché ! Mais qu’est-ce qui ressemble à une voile mais qui n’en est pas une ?

– Des rideaux? , tente Lavande

– Mais c’est souvent colorés des rideaux… Et des voiles, c’est blanc, non ? Comme… Comme les énormes draps que les humains pendent sur les fils à linge, quand il fait chaud ! Je le sais, une fois, je volais trop bas et j’ai foncé dans l’un d’entre eux !, s’écrie la pie très enthousiaste.

– Cot ! Cela doit être ça. Parfois, les humains ne les enlèvent que le matin donc les draps doivent rester en place la nuit !, remarque Lady Cot. Donc Monsieur le Hibou doit les connaître ! Et on les voit d’ici ! Donc il est temps de s’arrêter !

– Je pense qu’ensuite, l’énigme disait : “Puis dirige toi vers les radis”. Les “radis”… Je pense que les humains en font pousser dans ce qu’ils appellent le “potager”, remarque Porridge.

– Des radis, qu’est-ce que c’est ?, demande Lavande qui ne s’y connait pas très bien en légumes.

– C’est un légume rouge et petit, lui explique gentiment Lady Cot, Et le potager, c’est la maison des légumes ! Oh cot ! Une fois, j’ai été dans le potager et j’ai pu goûter à tout ! Il y avait de bonnes petites salades et même des vers de terre tout dodus… Et tellement de terre à gratter avec des graines cachées juste en dessous… C’était le rêve ! Les humains n’étaient pas aussi contents que moi ce jour-là…, explique -t-elle avec les yeux brillants de gourmandise.

– Oh, donc allons voir cette maison des légumes, dit Lavande, moins enthousiasmée par l’idée d’un “potager”. En tant que chatte, les légumes, ce n’est pas très goûteux. Mais si pour trouver un trésor, il faut aller admirer des légumes, Lavande est ravie d’aller les voir !

Ils se mettent donc en route et arrivent peu de temps après à côté des barrières qui entourent le potager. Lady Cot s’avance et admire tous les merveilleux légumes qui poussent dans le potager. Les autres réfléchissent à la phrase suivante de l’énigme.

– “Tu trouveras le paradis” !, répète la pie pour que tout le monde puisse se souvenir de la phrase exacte de l’énigme.

– Le “paradis” ? Où y a-t-il un paradis dans ce manège ?, demande Lavande. Ca doit être un endroit très agréable !

– Cot ! Pour moi, c’est ici, derrière ces barrières, dans ce magnifique potager plein de graines tout juste plantées et de légumes bien dodus !, dit Lady Cot, toujours fascinée par le spectacle des légumes qui sortent de terre.

Lavande penche la tête. Comme le “paradis” est la prochaine étape de leur chasse au trésor, ça ne peut pas être là où ils sont pour le moment !

– Pour moi, le paradis au manège, c’est la large pierre bien chaude où j’ai dormi toute l’après-midi d’hier. C’est bien chaud, un peu en hauteur et assez loin de l’agitation pour faire une bonne sieste ! Mais ce n’est pas à côté du potager, c’est de l’autre côté de la maison des humains !, continue-t-elle

Porridge prend l’air concentré.

– Pour moi le paradis, ce sont les prés pleins d’herbe fraîche où l’on peut se dépenser et passer du temps avec des amis en broutant !, continue le vieux cheval avec des yeux rêveurs. Mais ce n’est pas ici, il faudrait qu’on revienne en arrière pour pouvoir trouver le chemin pour y aller…

– Moi, dit la Pie, le paradis, il est là où je stocke tous mes petits objets brillants. Mais c’est… ailleurs. Là où personne ne peut les trouver à part moi…

Les 4 amis se creusent la tête un bon moment.

– Si le paradis est un endroit très agréable, alors, il est différent pour tout le monde parce que chacun et chacune a ses préférences. A moins que le “paradis” ne fasse pas juste référence à un lieu mais soit un indice par rapport à ce qui pourrait se trouver dans ce lieu ? se demande Porridge à voix haute, presque plus pour lui que pour les autres.

– J’ai entendu les humains parler des “oiseaux de paradis”, se vante Madame la Pie qui, décidément, aime beaucoup se vanter. Mais ça ne nous aide pas vraiment ici…

– Quoique cot ! Regardez, on est juste à côté du bosquet aux oiseaux !, s’exclame Lady Cot en pointant de l’aile l’entrée du bosquet aux oiseaux qui se trouve un peu plus loin.

– Et si on dit des “oiseaux de paradis” alors, si on va dans le bosquet aux oiseaux, on “trouve” (les oiseaux de) “paradis” !, comprend Lavande.

– Attendez, vous voulez dire que le trésor serait dans le bosquet aux oiseaux ?,demande Porridge qui n’en croit pas ses oreilles de cheval.

Le trésor pourrait-il être là où ils ont commencé leur enquête ?

– Il n’y a qu’un moyen de le savoir !, décide Lady Cot.

Et, d’un pas décidé, ils se dirigent vers le bosquet aux oiseaux.

Partie 9

Le bosquet aux oiseaux ne leur paraît pas différent de toutes les fois où ils sont déjà venus le visiter. Les graines pour oiseaux se trouvent toujours en hauteur, les mêmes arbres sont toujours là et les oiseaux piaillent toujours gaiement en mangeant.

Mais cette fois-ci, nos 4 aventuriers mènent l’enquête et regardent avec attention partout. S’il y a un trésor ici, ils vont le trouver !

– “L’ancêtre est là comme toujours,

Et il a mangé le prix du concours.”, répète la pie.

– Ce sont les 2 dernières phrases de l’énigme, précise-t-elle ensuite même si les 3 autres animaux le savent.

– Bon, le “prix du concours”, ça doit être le trésor, commence à raisonner Lavande. Donc, on cherche un “ancêtre”, donc quelqu’un de très vieux qui a mangé le trésor. Mais quel genre d’animal peut manger des pièces d’or ? Ca ne se mange pas les pièces d’or !

– Peut-être qu’un oiseau assez grand peut en manger comme si c’était des graines !, remarque la pie.

– On va peut-être quand même rencontrer un dragon !, s’enthousiasme Lavande.

– Cela m’étonnerait qu’il y ait un dragon dans le manège…, remarque gentiment Porridge, où alors je n’en ai jamais entendu parler alors que je suis là depuis trèèèèès longtemps.

Lavande fait un peu la tête, elle voudrait rencontrer un dragon ! Mais, si aujourd’hui elle n’en rencontre pas, mais qu’elle trouve des pièces d’or, cela lui suffira ! Lorsqu’elle pense à ça, elle retrouve rapidement le sourire.

– Cot… A part peut-être les dragons, je ne pense pas qu’un animal puisse manger des pièces d’or. Ca ne se mange pas les pièces d’or…, dit Lady Cot. On est sûr que l’ancêtre, c’est un animal ?

– Tu as raison Lady Cot !, s’exclame Lavande. Rien dans l’énigme ne dit que l’”ancêtre” est un animal. Mais qu’est-ce que cela pourrait être d’autre… Voyons voir, ça doit être quelque chose de très vieux avec assez de place dedans pour cacher un trésor… Quelque chose comme… Euh…

Lavande et les autres cherchent des yeux ce qui pourrait répondre à cette description. Les yeux de Porridge s’arrêtent sur un élément du décor en particulier.

– J’ai trouvé l’ancêtre !, s’écrie-t-il, toujours de sa voix lente mais avec un peu plus d’enthousiasme qu’avant. Il était là quand on a construit le manège, avant même que le “bosquet” soit un bosquet parce qu’à l’époque, c’était le seul… Il marque une pause. Porridge aprécie toujours faire durer le suspens… C’était le seul arbre !

– Un arbre !, s’écrie la pie. Lequel ?

Porridge désigne de la tête un vieux chêne que les aventuriers connaissent déjà.

– Celui-ci. Et regardez, il a un trou qui a l’air assez grand pour contenir quelques pièces d’or.

La surprise peut se lire sur les visages de Lady Cot, de Lavande et de Madame la Pie.

– Mais !, s’écrie Madame la Pie. C’est l’arbre de Monsieur le Hibou. Et ce trou ! C’est son nid ! Elle semble alors réaliser quelque chose. Alors, quand Monsieur le Hibou parlait de l’or et du fait que ça l’ennuyait car ça encombrait son nid, ce n’était pas une énigme ? C’était la vérité ?!, crie-t-elle débordée par son propre enthousiasme.

– Ouhouh ! Les oreilles se brisent sous le coup des ondes sonores trop fortes !, lui répond la voix bourrue de Monsieur le Hibou qui a été réveillé par tous ces cris.

La tête pleine de plumes de Monsieur le Hibou sort du trou de l’arbre. Il a les sourcils tout ébouriffés et les yeux à moitié fermés. C’est bien trop tôt pour qu’il se réveille ! Mais il semblerait qu’il va faire une exception aujourd’hui.

Lavande grimpe jusqu’à lui et la pie s’envole pour se poser à côté de lui. A terre, Lady Cot et Porridge les regardent avec grand intérêt.

Le hibou sort entièrement de son nid et fait un vague mouvement vers son nid pour les y inviter. Sans attendre plus longtemps, Lavande et Madame la Pie s’y engouffrent.

Lady Cot attend environ 3 secondes avant de ne plus pouvoir attendre pour crier :

– Alooors ? Il y a un trésoooorr ?

Ses amies ne lui répondent pas directement mais très vite, Lady Cot voit quelque chose être lancé depuis le nid. L’objet tombe juste devant elle. Il est jaune, rond et brillant : une pièce d’or !

– Cot cot cot ! On a trouvé !! Tu as vu ça Porridge !

– Oui, c’est magnifique !, dit Porridge, heureux comme tout d’avoir l’occasion de vivre cette aventure avec ses amies.

Lady Cot donne un petit coup de bec à la pièce d’or pour s’assurer qu’elle est réelle. La pièce est bien là, dure et brillante !

– Prenez tout ! Ca m’encombre, dit le hibou qui semble avoir oublié les énigmes pendant un instant, probablement parce qu’il veut juste retourner dormir. Il cligne une ou deux fois des yeux mais ses paupières sont lourdes de sommeil.

Une deuxième pièce d’or tombe du nid, puis une troisième, puis une quatrième, … Et bientôt, c’est tout un tas de pièces d’or qui se trouve devant Lady Cot. Le tas est presque plus grand qu’elle !

Une fois le nid du hibou vide d’or, les 4 aventuriers décident de le remplir avec de quoi fabriquer un matelas plus confortable pour Monsieur le Hibou. Dormir sur des pièces d’or, ça fait mal au dos ! Et comme Monsieur le Hibou leur a offert le trésor des pies, ils veulent l’aider en retour. Alors, ils décident de lui fabriquer un nid plus agréable. Porridge et Lady Cot vont chercher de la mousse qu’ils déposent au pied de l’arbre. Puis Lavande et Madame la Pie montent la mousse et la déposent dans le nid de Monsieur le Hibou.

Dès que c’est terminé, Monsieur le Hibou repart se coucher en remerçiant ses nouveaux amis de bien avoir voulu faire le ménage pour lui et en se réjouissant de son nouveau nid douillet.

Ensuite, les aventuriers peuvent enfin profiter du trésor !

Madame la Pie fait quelques aller-et-retour entre le trésor et son nid pour pouvoir le garnir de jolies pièces brillantes. Lavande attrape 2 pièces d’or qu’elle file mettre en sécurité dans son endroit préféré, non loin de la pierre bien ensoleillée où elle aime dormir.

Porridge et Lady Cot, eux, admirent leur trouvaille, se réjouissant d’avoir pu vivre cette aventure.

Puis, Madame la Pie, Lavande, Lady Cot et Porridge se retrouvent devant ce qu’il reste du tas de pièces.

– Il reste tout ça ?, s’étonne Lavande en regardant le tas qui est toujours plus haut que Madame la Pie.

– Je n’ai plus de place dans mon nid !, lui répond la pie.

– Mais qu’est-ce qu’on va en faire ?, se demande Lady Cot. L’or, ça ne nous sert pas !

– L’or, ça sert aux humains…, remarque Porridge. Ils ont l’air de trouver ça utile. J’ai une idée. Vous êtes avec moi ?

Partie 10

Un peu plus tard, Lavande rentre dans la maison des humains par la chatière et commence à miauler le plus fort possible. Au début, les humains ne semblent pas s’alarmer mais très vite, ils se demandent pourquoi la chatte semble les appeler.

Lorsque la propriétaire du manège veut la prendre dans ses bras, Lavande file par la chatière et continue à miauler de toutes ses forces depuis l’extérieur.

La propriétaire du manège et sa jeune fille ouvrent la porte pour venir voir dehors et sont très surprises de découvrir Porridge, hors de son box qui semble les attendre.

– Porridge ? Pourquoi es-tu dehors ? Oh non ! Il faut rentrer au box maintenant !…, commence la propriétaire du manège qui attrape un licol posé sur l’une des chaises qui se trouvent devant la maison en se rapprochant du vieux cheval.

Porridge hennit avant de partir en trottant vers le bosquet aux oiseaux.

– On dirait qu’il veut qu’on le suive Maman !, s’écrie Mara la petite fille.

Les humaines emboîtent le pas au cheval, rapidement suivies par Lavande.

Arrivé dans le bosquet aux oiseaux, Porridge s’arrête et laisse la propriétaire du manège lui passer le licol.

Elle veut ensuite directement l’emmener au box, mais Madame la Pie lâche une pièce d’or juste devant ses pieds.

La propriétaire du manège regarde sans y croire la pièce, puis la pie qui s’est posée sur une branche en hauteur.

– Mais qu’est-ce qui se…

– Cot COt CODEK !, crie Lady Cot derrière elle pour attirer son attention.

Les 2 humaines se retournent et Mara éclate de rire.

– Tu as vu Maman ? Lady Cot a trouvé un trésor !

Lady Cot, assise sur le trésor des pies, comme dans un nid, les regarde fièrement.

– Cot, non ! On a trouvé un trésor !, précise-t-elle même si elle sait que les humains n’entendront que “cot cot cot”. Mais ses 3 amis, eux, savent très bien de quoi elle parle.

Porridge a les yeux qui étincellent, impatient de pouvoir raconter l’histoire du trésor des pies à tous ses amis les chevaux. Madame la Pie saute sur place, elle va pouvoir passer des heures à admirer son nid rempli de pièces. Lavande, elle rêve aux journées ensoleillées qu’elle va pouvoir passer à dormir en regardant paresseusement le soleil faire briller ses 2 petites pièces d’or. Lady Cot, elle, rêve déjà de la prochaine aventure…

Quant à la propriétaire du manège, elle n’en croit pas ses yeux. Avec tout cet or, le manège va enfin pouvoir être rénové entièrement, et tous les animaux vont avoir droit à des maisons toutes neuves

Lady Cot se lève, regarde tour à tour ses amis qui se tiennent prêts pour un cri de joie final :

– Cot cot cot.., commence-t-elle

– Hourra !, crient ensemble les 4 aventuriers du manège.

Dans son nouveau nid douillet, Monsieur le Hibou s’endort avec le sourire. Il connait bien d’autres secrets que nos 4 aventuriers ont encore à découvrir. Mais ça, ce sera pour de prochaines histoires.

FIN

 



05/04/2020
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