Histoire gratuite à lire et à écouter sur les licornes "En voyage vers la terre" : pas d'inscription demandée, directement accessible
A l’école des licornes : En voyage vers la terre
Par Marie
Un merci tout particulier à Raphael Jeanneret pour sa réactivité et son talent.
La petite Margo, sans "t" à la fin, a inspiré le personnage du même nom.
A l’école des licornes : En voyage vers la terre (première partie)
La grande nouvelle
- Silence mes petites licornes ! demanda Madame Edward, la Professeur.
Madame Edward était une licorne d’âge mûr, très patiente et très douce, ce qui était bien nécessaire avec toutes ses élèves pleines de fougue et d’entrain.
Le silence se fit, on entendait même les mouches voler. Les petites licornes posèrent leur tête entre les sabots, prenant un pose très attentive sur leur bureau. Quand Madame Edward prenait ce ton de voix, il fallait se préparer à une grande nouvelle !
Madame Edward reprit :
- Aujourd’hui est un grand jour. Monsieur Roswell est venu vous expliquer, il y a quelques semaines, qui étaient nos amis les chevaux. A présent, il nous invite sur terre pour que nous allions les rencontrer….
Les cris d’étonnement et de plaisir formèrent un brouhaha immense, à tel point que Madame Edward dut utiliser une clochette pour ramener les jeunes demoiselles à l’ordre.
- Mesdemoiselles, mesdemoiselles, un peu de silence s’il vous plaît. Comment voulez-vous que je vous informe si vous faites un tel vacarme à chacune de mes phrases ! Je comprends que vous soyez toutes très excitées à l’idée d’aller sur terre, mais voyons un peu comment nous allons faire pour y aller sans créer une révolution auprès de nos amis terriens. Que je sache, il n’existe pas de restaurant ni d’hôtels à licornes, et pire encore, nous sommes des animaux mythiques pour les terriens ! Alors, je suis sûre que si des chevaux nous voient, ils nous reconnaîtront, mais si des terriens nous voient, cela risque de créer un vent de panique !!!!
- Oh !!! Que pouvons-nous faire alors ? demanda Lixie.
Madame Edward posa ses sabots sur le bureau et déclara :
- J’ai bien une petite idée, mais je voudrais avoir votre avis avant de la mettre en œuvre…. Nous pourrions fabriquer des chapeaux pour nous mettre sur la tête, un peu comme des masques anti mouches, qui servent à protéger les équidés sur terre. Nous les ferions jolis, laissant les oreilles dépasser, et cachant la corne.
Les petites licornes étaient toutes enthousiasmées à l’idée de ce bricolage improvisé qu’elles allaient devoir faire. Elles se mirent donc au travail et à la fin de la journée, les couvre-chefs cache-cornes étaient terminés. Chacune essaya le sien, et se regarda dans un miroir. Il fallait bien le dire, le résultat n’était pas concluant ! La corne poussait sur le tissu, et cela se voyait vraiment beaucoup trop ! Les terriens allaient se rendre compte de la supercherie !
Madame Edward déclara :
- Bon, clairement, ce n’est pas une bonne solution ! Nous avons essayé, demain, je vous propose de réfléchir à une autre solution, peut-être même pourrions-nous utiliser nos pouvoirs magiques pour réussir à camoufler notre corne le temps du voyage sur terre….
Utiliser les pouvoirs magiques ? Waouh ! Si Madame Edward proposait cela, c’est qu’il n’y avait aucune autre solution…. Les licornes essayaient de ne pas utiliser trop souvent leurs pouvoirs car cela demandait une grande maîtrise, et seules les plus âgées ne faisaient jamais de catastrophe !!!
Lixie repensa à la dernière fois où elle avait utilisé ses pouvoirs. Elle voulait rattraper un ballon qu’elle avait malencontreusement envoyé en haut d’un arbre en jouant, et au lieu de rattraper le ballon et de le faire retomber de l’arbre, elle avait cassé la branche…. qui lui était tombée sur la tête !!!! Tout comme son amie Livia, qui elle, avait transformé un petit oiseau en grenouille, alors qu’elle voulait simplement le remettre dans le nid duquel il était tombé ! Cela avait obligé la doyenne des licornes à réparer cette erreur, et elle était fâchée… ce qui avait eu pour conséquence une série d’orages tous plus forts les uns que les autres. Lixie repensa également à Licornette, une jeune licorne, qui elle, avait transformé sa robe blanche en une robe multicolore, en voulant faire de la peinture magique. Quelle histoire cela avait fait !!!! Tout le village s’y était mis ! Et Licornette avait beaucoup pleuré ce jour-là, car elle voulait retrouver sa belle robe blanche.
Lixie rentra chez elle et parla de tout cela à ses parents.
Son papa déclara :
- C'est incroyable quand même, les voyages scolaires vont de plus en plus loin. Combien cela va-t-il nous coûter ? demanda-t-il avec une pointe d'énervement dans la voix.
Lixie partit se coucher avec plein de rêves dans la tête. Son lit de paille lui sembla plus chaud et plus doux encore qu'à l'accoutumée. Vivement demain !
Le lendemain, à l'école, Madame Edward déclara :
- Mesdemoiselles, nous allons sortir et pratiquer un sort d'invisibilité pour préparer notre voyage....La doyenne des licornes nous attend, elle a proposé de réparer toutes vos erreurs de manière à ce que vous appreniez plus vite le sort. Il faut en profiter, aujourd'hui, elle est de bonne humeur ! Je voulais également vous demander : avez-vous mis au courant vos parents de notre nouveau projet ?
Lixie leva le sabot et dit :
- Madame, mon papa demande combien cela va lui coûter ?
Madame Edward répondit :
- C'est un voyage évidemment gratuit, puisque ce sont les fées qui vont nous permettre d'y aller, et sur terre, il y a de grandes étendues d'herbe où nous pourrons brouter. Monsieur Roswell m'a dit qu'il possédait un grand domaine où il pourra nous accueillir, mais comme il s'agit également d'un centre équestre, il vaut mieux que nous ne soyons pas identifiables comme licornes.... Ceci étant, je voulais également vous informer qu'une fée viendra avec nous, elle se prénomme Eléa.
Toutes les petites licornes connaissaient Elea, elle avait leur âge et était la meilleure élève de sa classe en magie. Elle avait un chat noir très gentil qui s'appelait Magique. Personne ne savait vraiment quels étaient ses pouvoirs, car il était très timide et ne miaulait que très peu. Par contre, tout le monde savait qu'Eléa était très puissante....
Lixie, qui avait l'esprit très pratique posa une question très sensée :
- Madame, Madame, pourquoi ne demandons-nous pas à Eléa de camoufler notre corne tout le temps du voyage ? Cela éviterait de nous mettre en fâcheuse posture si nous faisons des erreurs en magie.
Madame répondit :
- Ta question est très pertinente Lixie, mais ce serait trop difficile pour Eléa. Et il faut que vous appreniez le sort d'invisibilité pour pouvoir camoufler votre corne même si Eléa n'est pas présente. Imagine que tu te retrouves nez-à-nez avec un humain alors que nous sommes à l'autre bout du pré. Il faut que tu puisses directement enchanter ta corne avant qu'il ne te voit !
Effectivement, c'était préférable, pensa Lixie en acquiescant.
Elle ajouta :
- Alors, allons-y, apprenons vite ce sort !
Les petites licornes se mirent en rang et suivirent leur Professeur à l'extérieur. Elles répétèrent le sort toute la journée, et ce fut l'occasion de bien rire, surtout lorsque l'une d'entre elles se retrouva avec 2 cornes sur la tête au lieu d'une seule !
Le soir, toutes maîtrisaient correctement le sort, elles étaient donc prêtes à partir....
- Comme quoi, lorsque l'on est motivé, on apprend plus vite, déclara le papa de Lixie....
A l’école des licornes : En voyage vers la terre (deuxième partie)
Le voyage
- Ca y est ! On va partir pour de vrai, pensa Lixie, en préparant ses bagages.
Le petite licorne était très impatiente de voir comment allait se passer ce voyage magique, avec Elea comme guide. Allaient-elles voler, allaient-elles se téléporter, comment allaient-elles aller sur terre ?
Eléa arriva et leur expliqua.
- Vous n’avez rien à faire de spécial, je vais vous emmener avec moi, je dois juste vous donner auparavant des fleurs magiques que vous devrez mettre dans votre crinière. Cela créera un lien entre nous et me permettra de vous téléporter en même temps que moi et Magique.
- Tu prends donc ton chat avec toi ? demanda Livia
- Bien sûr, répliqua la petite fée, je ne me sépare jamais de lui, et il me sera utile pour ce voyage, il veillera à ce que vous ne perdiez pas les fleurs, et si par malheur, l’une d’entre vous en perdait, eh bien, il vous les rapporterait directement. Magique est un chat vraiment très spécial, vous aurez l’occasion de vous en rendre compte !
- Oh, qu'elles brillent fort, remarqua Lixie.
Elle avait mis des fleurs dans sa crinière et même dans sa queue, et elle trouva le résultat du
plus bel effet !
Madame Edward arriva, un peu en retard, avec la carte et la localisation de la demeure de
Monsieur Roswell. Ca y est, tout le monde est prêt pour le grand départ !
La petite fée vérifia que toutes les licornes avaient bien positionné leurs fleurs et déclara :
- C'est parti ! En route !
Elle récita des formules magiques et fit des mouvements mystérieux avec ses bras.
Soudain, chacune se sentit transportée, comme sur un nuage.
Elles arrivèrent tout doucement au centre d'un pré, à côté d'une immense bâtisse, qui devait
être le centre équestre. Flûte, elles n'étaient pas là où elles auraient dû atterrir ! Elles étaient
beaucoup trop près du centre équestre ! Il faut dire que les voyages magiques ne sont pas les
plus précis, et c'était la première fois qu'Elea faisait un si long trajet !
- Vite mesdemoiselles, faites disparaître votre corne comme nous l'avons appris ! dit Madame
Edward avec une pointe de crainte dans la voix. Il n'était pas prévu d'arriver si près du
centre, et il ne faut pas qu'un humain vous voit ! Un troupeau de chevaux blancs va déjà
suffisamment attirer l'attention !
Trop tard !
Une fillette d'une dizaine d'années était juste à côté d'elles, elle avait la bouche ouverte et
elle irradiait de bonheur !
- Waouh, dit-elle, des licornes !!!! Bonjour ! Dites, vous parlez ou c'est un mensonge que vous
êtes magiques ?
Les jeunes licornes ne s'attendaient pas à un tel accueil... La fillette se retourna et vit Elea
sur son balai, avec son chat !
- Waouh dit-elle, y 'a même une sorcière !, elle gardait sa bouche ouverte, et ses yeux
pétillaient de joie.
- Je suis une fée, répliqua Eléa !
- Ah bon, alors pourquoi tu as un chapeau de sorcière et un balai ? demanda la fillette très
attentive.
- C'est ma grand-mère qui me les a offerts, et j'y suis très attachée, répondit Elea, mais je suis
une fée. Je les porte en sa mémoire. En plus, le balai est bien pratique, je dois le reconnaître !
Il me sert à me déplacer et présente l'avantage de faire le ménage à ma place.... Si tu veux, je
te le ferais essayer un jour.... Mais dis-moi, comment t'appelles-tu ?
- Je m'appelle Margo répondit la fillette. Vrai ? Tu vas me le faire essayer ? Comme Harry
Potter ?
- C'est qui Harry Potter ? demanda Elea
- Oh, répondit la fillette, tu ne le connais pas ? C'est le héros d'une histoire de sorciers.... Et
toi, tu t'appelles comment ?
Les idées se bousculaient dans la tête de la jeune fille. Les questions étaient si nombreuses
qu'elle avait peut d'en oublier....
- Eléa. Et je te présente mes amies, les licornes. Il y a Madame Edward, la professeur, et là,
c'est Lixie et Livia, et il y a aussi Lidivine, Lisa, Liberte, Lise ....
Eléa présenta toutes les licornes, et la fillette écoutait avec grande attention.
- Tous vos prénoms commencent par Li, pourquoi ?
- Parce que ce sont des Li-cornes, expliqua Elea.
- Ah oui, répondit la petite fille, c'est logique.
Madame Edward sourit. Cette fillette était incroyable, elle ne se formalisait pas d'avoir
devant elle ce qu'on aurait pu appeler un troupeau d'animaux mythiques. Cela la rassura, ce
qu'elle craignait le plus, c'était la panique, et là, clairement, il n'y aurait pas de panique.
Elle demanda à la petite fille :
- Tu connais Monsieur Roswell ?
- Bien sûr, répondit la fillette, c'est mon papa.
- Tu peux lui dire que nous sommes arrivées ?
- Oui, venez avec moi, nous y allons, déclara la fillette en prenant Elea par la main. Mais
avant, dit-elle à Elea, il faut que tu enlèves ces habits de sorcière, sinon, les autres cavalières
vont te demander si c'est Halloween aujourd'hui. Habille-toi comme moi, en changeant juste
les couleurs !
Sous les yeux ébahis de la fillette, Elea s'exécuta et se retrouva habillée comme sa nouvelle
petite amie terrienne.
- Waouh, dit Margo, c'est parfait !
Elle regarda les licornes.
- Il vous faut beaucoup de temps pour cacher votre corne ? demanda-
t-elle à Madame Edward.
Madame Edward sourit. Cette petite fille lui plaisait vraiment beaucoup, elle serait une alliée
de taille dans ce périple que, de mémoire de licorne, on n'avait jamais vu auparavant !
- Mesdemoiselles, rappelez-vous comment on fait pour cacher sa corne ! Allez-y !
Toutes les licornes s'exécutèrent, et bien vite, toutes les cornes disparurent....
- Nous pouvons y aller, déclara Margo, en faisant un signe de la main pour leur montrer la
direction.
Dans un bruit de sabots, les licornes devenues des chevaux blancs parfaits, suivirent la
fillette.
En arrivant tout près du centre équestre, un groupe se forma autour d'elles et de la fillette.
Les cavalières et cavaliers présent.e.s avaient directement vu ce troupeau insolite et venaient
regarder de plus près ce dont il s'agissait. Ils demandèrent à Margo :
- D'où viennent tous ces chevaux ? Ils sont blancs, TOUS !!!!, c'est incroyable. Ils sont à qui ?
Les chevaux parfaitement blancs sont rares...
- Flûte, pensa tout bas Madame Edward, elle n'avait pas pensé à ce détail pourtant si
important....
Margo non plus n'avait pas prévu ce regroupement si soudain autour des licornes, mais elle
géra très bien la situation.
- Ils sont à Elea, expliqua-t-elle en transformant la réalité de manière très convaincante et en
montrant la fée à ses côtés. C'est une amie à moi qui a un élevage de chevaux, et nous allons
les accueillir ici au centre, nous avons des boxes vides.
- Ohhhhhh !!!!! firent les enfants présents.
Une question brûlait les lèvres de toutes ces cavalières et de ces petits cavaliers.
- On pourra les monter en reprise ? demanda l'une d'entre elles.
Elea prit la parole :
- Je ne sais pas, je dois demander à mon papa, dit-elle, pour l'instant, nous allons juste
installer les juments dans leurs boxes et nous verrons tout cela plus tard.
Les licornes se regardèrent.
Elles n'avaient pas prévu cela, jamais un humain n'était encore monté sur leur dos !!!!!
A l’école des licornes : En voyage vers la terre (troisième partie)
L'installation
Madame Edward et les licornes, un peu affolées à l'idée que des petits humains leur montent
sur le dos, suivirent Margo dans une écurie toute neuve qui sentait encore un peu la
peinture, située à l'écart et qui n'était pas utilisée.
Monsieur Roswell venait tout juste d'en terminer les travaux et il n'y avait encore aucun
cheval à l'intérieur. Cela leur convenait tout à fait.
Qu'elle était spacieuse cette écurie...! Bon, sur terre, les chevaux n'avaient pas de lit comme
chez elles, mais au moins, la paille sentait bon !
Les licornes s'installèrent dans les boxes que Margo leur ouvrit, et la petite fille partit en
courant chercher son père. Les enfants présents suivirent toute l'installation et donnèrent des
coups de main à Elea pour terminer de préparer les boxes.
Après cela, une fois les licornes bien installées, les enfants partirent à regret vaquer à leurs
occupations respectives.
Les licornes se restaurèrent, burent et se détendirent en attendant la venue de Monsieur
Roswell, qui ne tarda pas à arriver, un peu essoufflé de s'être dépêché, sa fille sur les talons.
- Madame, Mesdemoiselles, quelle joie de vous revoir, ah, je vois que vous êtes bien
installées. Avez-vous besoin d'autre chose ? demanda-t-il. Ma fille m'a raconté votre arrivée
très remarquée. Si vous voulez bien, nous allons attendre que tout ce petit monde soit rentré
chez lui pour discuter de ce que nous allons faire. En attendant, Margo va conduire Elea
dans une chambre que nous avons fait préparer pour elle, tout près de la sienne.
Elea sauta de joie intérieurement ! Elle allait découvrir une maison humaine, quelle aventure
cela allait être ! Margo lui prit la main et l'entraîna vers une grande maison à l'arrière du
centre équestre. La fée courut avec bonheur, Magique derrière elle.
- Et Magique, demanda-t-elle ?
- Ne t'en fais pas, lui répondit Margo, il pourra venir dans la maison, j'ai moi-même un
chaton que j'ai hâte de lui présenter !
- Tu entends Magique ? dit Elea en s'arrêtant devant la porte d'entrée, tu vas te faire un
copain !
Magique regarda Elea et.... lui fit un clin d'oeil. Margo le remarqua et dit à Elea.
- Ton chat comprend ce que nous disons ?
- Bien sûr, il comprend tout !
Margo ne se formalisa pas le moins du monde, après tout, cela aussi était parfaitement
logique si on acceptait la magie dans sa vie.
Le soir, vers 18 heures, le centre équestre ferma ses portes et Monsieur Roswell vint ouvrir
les boxes des licornes, qui furent heureuses de sortir. Elea et Margo arrivèrent elles aussi.
Les licornes se demandaient comment les chevaux pouvaient rester aussi longtemps
enfermés en journée. Mais ils ne semblaient pas en souffrir autant qu'elles. Cela avait sans
doute à voir avec le cours que Monsieur Roswell leur avait donné sur la domestication
des chevaux, quand il était venu dans leur monde.
Toute la petite troupe, Margo et Elea en tête, sortit de l'écurie pour aller s'installer dans un
pré attenant au manège. Monsieur Roswell était fébrile tant il était heureux d'accueillir les
animaux magiques, et il avait mis son chapeau sur sa tête, comme lorsqu'il était venu leur
donner cours. Il faut dire que les soirées peuvent être fraîches sur terre.... Maintenant, les
petites licornes savaient qu'un chapeau ne servait pas à cacher une corne, mais à simplement
tenir chaud à la tête !
Madame Edward prit la parole :
- Monsieur Roswell, tout d'abord, nous vous remercions de votre accueil !
Les petites licornes hochèrent toutes la tête pour exprimer leur contentement. Le foin était
délicieux, l'eau pure et abondante et la paille merveilleusement confortable.... C'était un
voyage scolaire des plus agréables !
- Mais, ajouta-t-elle, nous avons pris conscience d'un fait qui nous inquiète toutes au plus haut
point.... Les enfants, présents cet après-midi, ont évoqué la possibilité de monter sur notre
dos en reprise, et je dois vous dire que, vu qu'il n'y a pas d'humains chez nous, nous ne
savons absolument pas comment faire pour y parvenir !!!!
Monsieur Roswell répondit :
- Madame, mesdemoiselles, ne vous en faites pas, nous pouvons décider que les enfants ne
monteront pas sur votre dos si cela vous inquiète à ce point-là ! Dans un premier temps, si
vous n'y voyez pas d'inconvénient, nous les laisserons vous panser ?
- Nous panser ? Qu'est-ce que cela signifie ?,demanda Lixie
Monsieur Roswell n'avait pas prévu cette question, mais elle était somme toute très
pertinente....
Les licornes que ce soit dans leur pays ou sur terre, n'avait pas appris ce qu'était le pansage !
Si les licornes se laissaient panser, cela se saurait !
- Le pansage, c'est lorsqu'un humain vous brosse les poils et la crinière, c'est une mesure
d'hygiène qui permet d'être propre.
- Ahhh ! répliqua Lixie, en fait, ils font notre toilette ?
- Oui, on peut le dire comme cela, déclara Monsieur Roswell.
Les petites licornes pouffèrent en mettant leur sabot devant la bouche ! Elles n'auraient
jamais pensé qu'une telle chose puisse leur arriver. Madame Edward, un peu dépassée par
les événements, leur proposa de voter pour savoir qui voudrait ou non être "pansée". Elles
étaient venues sur terre pour apprendre sur les chevaux, mais pas pour vivre comme eux !
Toutes les licornes acceptèrent volontiers. Ces petits humains avaient l'air d'être très gentils !
Madame Edward continua :
- Voilà qui est très gentil de votre part mesdemoiselles, dit-elle, heureuse de voir que ses
élèves s'acclimataient bien à ces nombreux changements dans leurs habitudes. Ceci étant,
notre objectif, dans ce voyage scolaire, est, je vous le rappelle, d'apprendre à connaître la vie
de nos ancêtres, les chevaux, et après le cours magistral que Monsieur Roswell nous a donné
d'un point de vue historique et biologique, il s'agit à présent pour nous de mieux connaître les
chevaux d'un point de vue plus éthologique et de les observer dans leur milieu naturel, de
manière à apprendre comment est leur mode de vie. De ce fait, je pense pouvoir affirmer que
ce "pansage" est un élément clé de notre apprentissage.
- Qu'est-ce que cela veut dire "éthologique" ? intervint Margo qui s'était assise tout près
d'Elea, avec qui elle s'entendait très bien. Le chat, Magique, était entre elles deux et
ronronnait de plaisir à chacune des caresses qu'il recevait pendant la discussion.
- Il s'agit de l'étude des comportements des espèces animales dans leur milieu naturel. Le
comportement est la manière de se conduire en fonction du contexte dans lequel les animaux
évoluent, expliqua Monsieur Roswell à sa fille.
Madame Edward reprit :
- Et, pour l'étudier, nous allons mettre à profit le centre de Monsieur Roswell et notre
première leçon portera sur le "pansage". Mais avant tout, nous devons savoir une chose
capitale.... est-ce que les chevaux parlent notre langue ?
- Oui, entendirent-elles dire derrière elle. Elles se retournèrent vivement et purent distinguer
une silhouette d'équidé aux yeux brillants. Je me présente, je m'appelle ....
- Grelot, le coupa Margo, tu paaaaaaarles ?????
- Oui, lui répondit Grelot, je peux parler parce que les licornes irradient tellement fort que
nous, les chevaux, comme nous sommes de la même famille qu'elles, nous pouvons en
profiter. Je ne parlais pas avant qu'elles soient là, sinon, tu sais, Margo, je te l'aurais dit !
Ce fut au tour de Madame Edward d'être surprise, car elle ne savait pas qu'elle disposait d'un
tel pouvoir !!!! C'était, somme toute, assez valorisant ! Elle reconnut qu'elle aimait bien cela,
et elle vit au regard que s'échangeaient les licornes, que toutes étaient très heureuses
d'apprendre une telle chose.... Il était clair que ce voyage scolaire allait être d'une
importance capitale pour leur scolarité et leur culture générale ! Elles allaient apprendre des
choses sur les chevaux, mais également sur elles-mêmes.
A l’école des licornes : En voyage vers la terre (quatrième partie)
Le pansage
Quand Margo découvrit l'incroyable nouvelle de Grelot, elle resta près de lui pour entendre toutes ses histoires et se confier à son ami de toujours. Elle lui parla de ses secrets, de ses projets, de ses craintes, de ses joies etc... jusque tard dans la nuit.
Elea, de son côté fut un peu déçue de ne pas rentrer avec sa nouvelle amie, mais elle comprenait bien la joie de Margo qui pendant des années avait eu Grelot comme ami sans pouvoir avoir un véritable dialogue avec lui : ils avaient tant de temps à rattraper tous les deux et ils ne savaient pas si la magie continuerait à opérer lorsque les licornes ne seraient plus là !
Le chat Magique rentra donc seul avec Eléa dans la maison et en profita pour rencontrer le chaton de Margo qui s'amusait à détricoter un vieux pull qui lui servait de jouet sur le lit.
Elea déclara :
- Magique, je te présente le chaton de Margo, peux-tu lui demander comment il s'appelle ?
Magique s'exécuta. Le chaton s'appelait Pelotine. Rapidement, il se mit à jouer avec Magique qui profita de l'absence de Margo pour faire apparaître toutes sortes de jouets : un poisson en plumes qui frétillait tout seul au bout d'une ficelle, un bouchon qui se promenait sans qu'on ait à le toucher et que Pelotine poursuivit pendant un long moment, et, enfin, un oiseau en plastique qui volait tout seul. Le chaton était fou de joie, et Magique qui était pourtant un chat très âgé, prit un grand plaisir à attraper le bouchon et l'oiseau, à tel point qu'il fit même tomber un vase qu'Elea s'empressa de ramasser et de réparer ! Même son balai magique s'amusa en poussant de temps en temps le bouchon, mais le chaton en avait peur, donc Elea le rangea en lui promettant que bientôt elle lui trouverait une activité....
Pendant ce temps, Monsieur Roswell et Madame Edward, restés dans le pré, planifièrent la journée du lendemain. Les licornes, de leur côté, s'installèrent en rond et chantèrent des chansons, qui eurent pour effet de faire éclore des centaines de fleurs dans le pré... comestibles pour les chevaux, bien sûr....
Quand Monsieur Roswell et Madame Edward eurent fini leur réunion, tout le monde alla se coucher et fit de merveilleux rêves, que ce soit de chevaux qui parlent, de licornes qui volent ou de fées qui arrivent sur terre....
Margo ne rentra pas chez elle, car elle s'endormit tout contre son vieil ami qu'elle chérissait depuis l'enfance. Le vieux cheval avait des larmes aux yeux tant il était heureux d'avoir pu communiquer avec sa petite cavalière. Elle le serrait dans ses bras et il était au comble du bonheur. Ces deux-là avaient toujours eu une grande complicité, et Margo avait toujours fait très attention à son cheval, que ce soit en reprise en ne tirant pas dans sa bouche, ou en veillant toujours à ce qu'il sorte bien régulièrement de son box.
Le lendemain, après avoir pris le temps de bien petit déjeuner, les licornes allèrent dans le pré attendre les cavalières et les cavaliers qui venaient régulièrement au manège, surtout qu'on était en période de vacances scolaires pour les petits humains. Quand elle virent Margo encore endormie, l'une d'entre elles, Lizzie, alla lui donner un coup de nez tout doux pour la réveiller. Grelot put se lever car le gentil cheval n'avait pas osé bouger de peur de la réveiller.
Margo s'étira et se frotta les yeux, fit un gros bisou à son cheval et partit en courant dans la maison pour se changer et se préparer. Madame Edward vint près de Grelot pour papoter un peu avec lui pendant qu'elle attendait la monitrice qui devait venir s'occuper d'elles. Grelot lui dit :
- Ah Madame Edward, est-ce que votre magie me permettrait de ne plus être aussi vieux ? demanda-t-il. Je sens la vie qui s'éloigne de moi et mon coeur est brisé à l'idée de faire pleurer ma bonne petite Margo.
Madame Edward répondit :
- Je ne sais pas Grelot, c'est peut-être une des choses que nous allons découvrir pendant ce voyage, je vous promets que je vous tiendrai au courant si d'aventure, nous pouvions vous aider.
Et elle rejoignit le groupe des petites licornes, triste à cause de ce que lui avait dit Grelot.
La monitrice, qui se prénommait Isaline, arriva peu après et Monsieur Roswell lui expliqua que le troupeau de chevaux blancs présents allait rester quelque temps avec eux. Elle regarda les chevaux en ouvrant la bouche en "O" mais ne posa pas de questions. Elle faisait son travail et ne se mêlait pas de ce qui ne la regardait pas. Cette discrétion était plutôt bienvenue.... ! Elle partit donc vers les écuries pour aller préparer les enfants et leurs trousses de pansage pour faire une activité "pansage", prévue une heure plus tard.
Madame Edward demanda aux licornes de se mettre les unes à côté des autres, et Monsieur Roswell lui demanda de défaire ce rang car sur terre les chevaux ne se mettaient pas en rang comme cela ! Margo revint, fit un petit signe à Grelot qui broutait tranquillement dans le pré, et préférait clairement les fleurs blanches aux autres. Il leva la tête et lui fit un joyeux hennissement de bienvenue, une fleur coincée entre les dents.
Margo tenait des licols en mains, qu'il allait falloir mettre aux licornes pour les guider pour les emmener vers les écuries.
Monsieur Roswell se mit devant les licornes et leur expliqua :
- Ici, sur terre, nous mettons ces licols pour guider les chevaux et les garder près de nous quand nous sommes à pieds. Cela ne fait pas mal, je vous rassure ! Margo va vous en mettre un à chacune et vous guidera jusqu'à votre place pour l'activité "pansage".
Les licornes n'étaient pas rassurées car se faire attacher faisait partie des plus grandes craintes de ces animaux mythiques qui avaient une sorte de mémoire collective qui leur faisait ressentir les terreurs de leurs ancêtres et de leurs congénères. Madame Edward intervint.
- Mesdemoiselles, je vous propose d'essayer ces licols et si c'est trop difficile pour vous d'en porter un, vous resterez au pré et Monsieur Roswell prétextera que vous n'êtes pas assez domestiquées pour être avec des enfants. Les autres, vous irez avec Margo aux écuries et vous raconterez votre expérience aux autres, quand ce sera terminé.
Malheureusement pour Madame Edward, ce qu'elle demandait était beaucoup trop difficile pour presque toutes les petites licornes, et Monsieur Roswell et elles furent bien embêtés car seules Lixie et Livia acceptèrent de mettre un licol... en tout cas, elles voulaient bien essayer.
Il fallait trouver une solution, et vite !!!! Car la monitrice risquait de venir les chercher !
Elea, qui réfléchissait de son côté eut une idée de génie.
- Je vous propose de créer l'illusion d'un licol pour autant que ce ne soit pas la monitrice qui le prenne car comme ce sera une illusion, il sera immatériel. Margo, va dire à Isaline que tu amènes les chevaux, comme cela elle ne risquera pas de venir les chercher si les enfants sont prêts plus tôt. Margo partit en courant.
Les licornes poussèrent un hennissement de soulagement et toutes se retrouvèrent d'un coup avec un licol magique autour de la tête. Elea créa dans l'élan une grande corde qui permit de donner l'illusion que les licornes étaient attachées entre elles et Margo, revenue entre temps, partit en tête, tenant la corde magique entre les mains comme si de rien n'était... Elea et le chat étaient à l'arrière et veillaient à ce que tout se passe bien.
Madame Edward se retourna pour les regarder et se dit une fois encore que cette petite fille était incroyable !
La troupe, ou plus exactement le troupeau arriva aux écuries et Margo les mit à leurs places respectives. La monitrice assigna une licorne à chaque enfant. Tous étaient muets devant tant de beauté, car des ondes positives émanaient des licornes, même si elles étaient déguisées en chevaux. La monitrice n'en revenait pas, car les enfants étaient calmes, souriants et pleins de bonheur, alors que bien souvent, ils se chicanaient, ou râlaient, ou encore boudaient pour un rien, mais là, c'était le calme....
Ils prirent leurs brosses et leurs étrilles et se mirent au travail. Madame Edward dut faire les gros yeux à Lixie qui s'accroupissait pour permettre à une petite fille de lui frotter le dos ! Les chevaux ne s'accroupissent pas lors du pansage...
Monsieur Roswell resta au début de la séance, ce qui eut pour effet de stresser la pauvre monitrice, car il ne restait pas d'habitude ! Après un moment, comme elle montrait des signes d'inquiétude devant la présence du propriétaire du centre équestre, il décida de rentrer et demanda à Margo de l'appeler si quoi que ce soit d'anormal arrivait. Sa fille lui promit et se mit, elle aussi, à panser les licornes avec les enfants.
Les petites licornes commencèrent à se détendre, c'était en fin de compte très agréable ce "pansage" humain !
A l’école des licornes : En voyage vers la terre (cinquième partie)
Les licornes terriennes
L'après-midi, le centre était vide car les petits humains étaient partis en balade avec la monitrice et tous les chevaux du manège. Suite à cette matinée passée en compagnie des enfants, Madame Edward convoqua toutes les licornes en début d'après-midi pour faire un bilan de leurs expériences respectives. Les licornes s'installèrent donc dans le pré qui était devenu leur salle de réunion, sous le regard attentif de Grelot. Elles ne dissimulaient plus leur corne, étant donné qu'aucun humain, autre que Monsieur Roswell et Margo, ne pouvait venir sur la propriété.
Monsieur Roswell et sa fille étaient allés chercher une table, des chaises et des rafraîchissements, quelques parasols ainsi que de belles carottes et de bonnes pommes dont les licornes et Grelot se délectèrent. Elea revint d'une promenade dans la forêt, située à l'autre bout du pré, les joues roses d'avoir couru pour arriver à l'heure à la réunion de l'après-midi. Magique était sur ses talons, tout guilleret d'avoir pu aller en promenade avec la petite fée. Il sauta sur une chaise, s'assit et regarda attentivement Madame Edward qui déclara :
- Mes chères élèves, nous voici au deuxième jour de notre voyage scolaire, nous partons bientôt, et j'aimerais que nous décidions de ce que nous allons faire cet après-midi. Nous avons fait un genre de travail pratique en apprenant ce qu'était le pansage, avez-vous des observations à faire à ce propos, des idées, des remarques ?
Lixie leva le sabot.
- Oui, Madame, cette expérience était enrichissante, mais en quoi nous est-elle utile pour notre formation ?
Toutes les licornes hochèrent la tête pour montrer qu'elles se demandaient également quelle était l'utilité du pansage, vu que dans leur monde, elles prenaient des douches dans leurs salles de-bains... et n'étaient donc pas dépendantes des humains comme l'étaient les chevaux. A la rigueur, elles voulaient bien admettre qu'elles dépendaient d'un plombier, mais rien de plus. Et il y avait de nombreuses cascades à l'eau tiède où elles pouvaient aller se baigner quand elles en avaient envie.... donc le pansage leur semblait inutile, même si c'était assez agréable. Au fond d'elles-mêmes, elles plaignaient les chevaux de leur condition... La domestication ne leur semblait plus aussi réjouissante.
Toutes parlèrent en ce sens, et Madame Edward rappela :
- J'ai choisi de vous faire faire ce voyage, je pense qu'il est important de vous le rappeler, car il est possible, qu'un jour, certaines d'entre vous soient choisies pour venir sur terre et je trouve qu'il est important que vous sachiez ce qu'est la vie sur terre, qui sont les terriens et aussi que vous puissiez voir comment vous comporter si un jour, même si je ne le souhaite pas, vous étiez capturées par des humains. Normalement, vous le verrez, cela n'arrive pas, mais quand nous sommes en mission sur terre, nous ne sommes jamais à l'abri d'une capture, et croyez-moi, il vaut mieux que les humains pensent que vous êtes un cheval plutôt qu' une licorne ! Le cheval est un ami de l'homme, il peut lui être utile et lui rendre des services tels que labourer, traîner une calèche, faire des travaux de force, lui servir de monture etc.... Par contre, une licorne, c'est un animal mythique et magique pour eux, ils risquent de vous mettre dans un laboratoire pour vous observer. Tout notre travail d'enseignant consiste à vous apprendre à déjouer tous ces dangers.
Un "ooohhhh" craintif se fit entendre. les licornes n'avaient pas encore bien pris conscience de ces dangers, il faut dire qu'elles étaient encore toutes jeunes et donc peu concernées pour l'instant. mais le voyage scolaire servait aussi à leur faire prendre conscience de ce qui les attendrait si elles devenaient des licornes sur terre. D'un seul coup, le fait d'être là leur parut beaucoup plus intéressant....
- Faisons venir avec nous le cheval de Margo, Grelot, pour qu'il nous donne son avis sur le pansage et la vie en commun avec les humains, proposa Madame Edward.
Grelot accepta avec joie, il était heureux d'avoir un peu d'activité pendant sa retraite. Il dit :
- Bonjour, je suis Grelot, je suis très heureux de pouvoir vous aider. J'ai vécu comme un cheval toute ma longue vie, et personnellement, vu que je n'ai rien connu d'autre, j'ai été et je suis très heureux de ma condition de cheval. Margo, ma petite propriétaire a toujours veillé à mon confort et mon bonheur, elle a toujours été douce, et je n'ai vraiment pas à me plaindre de ma vie. A l'inverse, je pense que je serais tout perdu si je devais utiliser une douche, comme vous dites !
Madame Edwards renchérit :
- Voilà de quoi réfléchir. Qu'apprenez-vous de ce que Grelot vient de dire ?
Les petites licornes se regardèrent et chuchotèrent en se demandant bien ce qu'attendait Madame Edward comme réponse. Visiblement, elles ne comprenaient pas le sens de la question.
Margo leva la main. Madame Edward lui fit signe de parler :
- Je pense que ce qu'on apprend, c'est que chacun d'entre nous a un mode de vie bien à lui, et que l'important, ce n'est pas la manière dont on vit, mais le fait qu'on soit heureux dans cette vie ? proposa-t-elle comme réponse.
- C'est exactement la réponse que j'attendais, Margo, déclara Madame Edward.
Monsieur Roswell bomba le torse, fier de sa petite fille.
Madame Edwards continua :
- Je vois bien que vous n'appréciez pas tant que cela de vivre comme des chevaux, donc, cet après-midi, je vous propose de faire une grande balade dans la forêt avoisinante, pour découvrir la terre et faire du tourisme. Vous aurez quartier libre toute l'après-midi. Ceci vous permettra de vous détendre avant de faire d'autres expériences pour mieux connaître les humains et leurs coutumes, et de mieux vous familiariser avec ce qu'est la vie d'un cheval.
Les licornes poussèrent un "hourra" général, très heureuses de cette idée. Cette activité allait leur permettre de se dérouiller un peu les jambes et de découvrir ce qu'il y avait au delà des clôtures.
- Néanmoins, reprit Madame Edward, nous sommes nombreuses, et lorsque vous irez découvrir la forêt, je vous demande de ne vous déplacer que par groupe de 2 maximum. Il ne faut pas faire peur aux animaux que vous allez rencontrer. La forêt est très vaste, elle appartient à Monsieur Roswell, vous ne risquerez donc rien normalement ! Faites bien attention à ne rien détruire et ne goûtez que les plantes que vous connaissez. En cas de doute, appelez Elea, elle arrivera sur son balai avec Magique et vous renseignera. Sa connaissance des plantes est immense, et porte sur tous les mondes abritant des êtres vivants et des plantes. Elea sourit. En effet, elle connaissait d'autres mondes, mais elle n'en parlait jamais à cause du code de déontologie des fées,qui leur interdisait de révéler ce genre d'informations. Magique la regarda et lui fit, une fois encore, un clin d'oeil. Ces deux-là étaient les meilleurs amis du monde...
Après cette petite réunion, et avant leur balade prévue l'après-midi, les licornes s'installèrent un petit moment pour se reposer et pour écouter Elea jouer de la guitare. Les licornes dansèrent avec joie, chantèrent avec Elea et même Grelot sembla s'amuser, même s'il ne voulut pas danser, car il avait trop mal au dos. Madame Edward repensa à ce qu'il lui avait demandé et eut un petit moment de tristesse. Il avait effectivement l'air de beaucoup souffrir de ses rhumatismes et de son âge avancé. Elle s'installa sur une chaise, près de Magique qui dormait, et se mit à parler toute seule et tout haut....
- Pauvre grelot, il m'a dit lui-même qu'il ressentait les effets de la vieillesse et je ne sais même pas comment l'aider. Quelle tristesse !
Elle ne vit pas Magique qui levait un sourcil, semblant très intéressé par ce qu'elle venait de dire.
A un moment, au milieu de la fête improvisée, Lixie cria :
- Regardez, là-bas, à l'orée du bois ! Je vois deux licornes qui arrivent ! !!!!
Toutes les licornes s'arrêtèrent dans un même mouvement. Elea arrêta de jouer de la guitare, Magique descendit de la chaise en s'étirant. Des licornes, en effet, étaient apparues et venaient dans leur direction ! Madame Edward s'avança vers ses congénères, toute à sa joie et se tourna vers les petites licornes, pendues à ses lèvres :
- Mesdemoiselles, voici deux de mes amies licornes qui vivent sur terre depuis des temps immémoriaux. Elles ont elles aussi, été mes élèves il y a bien longtemps. Comme vous le savez, chaque année, des licornes sont choisies pour aller enchanter différents mondes, et vous-mêmes serez peut-être choisies un jour pour remplir cette mission. Je vous présente Line et Lili qui nous font l'honneur de nous rendre visite pour répondre à toutes vos questions.... Comme je ne savais pas quand elles pourraient nous rendre visite exactement ni si elles pourraient se libérer, je ne vous en ai pas parlé. Et je reconnais que j'adore vous faire des surprises dit-elle en souriant. Venez vite les saluer, leur offrir quelque chose à boire et vous installer pour les écouter. Je pense que vous serez d'accord pour que nous remettions à demain la promenade dans les bois, car j'imagine que vous avez envie de savoir ce qu'elles ont à vous dire et que vous avez des tonnes de questions à leur poser....
En effet, les jeunes demoiselles avaient toutes hâte d'entendre les nouvelles venues. Line et Lili burent et se tournèrent vers la petite assemblée. Grelot n'en croyait pas ses yeux. Il ne savait pas que des licornes habitaient la terre et était tout heureux de se trouver mêlé à toutes ces aventures.
Line commença :
- Bonjour. je m'appelle Line. Je suis arrivée sur terre il y a déjà des centaines d'années. Le nombre de licornes sur terre dépend du nombre d'humains, et de ce fait, nous sommes de plus en plus nombreuses à être désignées pour venir sur cette planète.Notre rôle est très vaste. Nous veillons à ce que la terre ne soit pas abîmée et nous sommes chargées de surveiller tout ce qui lui fait du mal. Vous êtes encore trop jeunes pour que nous vous expliquions en détails en quoi consiste notre rôle exactement, mais une partie importante de notre travail est de sauver les animaux blessés. Avec l'augmentation de la technologie humaine et de la pollution, nous avons beaucoup de travail. Madame Edward nous a demandé de vous enseigner les bases des pouvoirs que nous utilisons au quotidien, donc je vous propose de vous montrer les 2 plus importants et de vous les enseigner : le sort de soin et celui de la téléportation.
- Ooh la la, pensa Lixie, elles ne se rendent pas compte du risque qu'elles prennent ! Nous sommes tellement maladroites !
Comme si elle l'avait écouté, Line continua :
- Vous avez dû remarquer que vous êtes plutôt maladroites quand il s'agit de pratiquer la magie? C'est normal, car en fait, c'est en vieillissant et en fonction des expériences et du lieu où vous vivez que vous devenez expertes dans certains domaines utiles à votre propre survie. Mais vous ne serez jamais aussi puissantes que les fées ou les chats noirs comme Magique, car vos pouvoirs sont limités à ceux qui vous sont utiles, au moment où ils vous sont utiles. Par exemple, vous ne pourrez pas faire apparaître de l'herbe sauf si vous avez faim. Par contre, si vous n'avez pas faim, vous recevrez un plat à tarte sur la tête et vous ne ferez pas apparaître d'herbe. Si vous jouez, et que vous voulez faire de la magie en relation avec votre jeu, pareil ! N'essayez même pas, ce serait dangereux !
Lixie repensa à la branche qu'elle avait reçu sur la tête, c'était donc pour cela ! Tiens, Line connaît Magique pensa-t-elle également. Il devait être vraiment vieux !
Madame Edward intervint.
- Je vous propose de vous mettre en cercle autour de nos amies pour faire cet apprentissage.
A la fin de l'après-midi, les petites licornes étaient capables de soigner un animal blessé, Grelot pouvait en attester, il n'avait plus aucun rhumatisme, et un lièvre qui passait par là retrouva également une dent qu'il avait perdue. Concernant la téléportation, cela les fit beaucoup rire de se bousculer en atterrissant de préférence là où les autres décidaient d'aller, à tel point que Madame Edward dut se fâcher pour éviter qu'elles se fassent trop de bleus en tombant les unes sur les autres. Elle arrêta de les réprimander quand elle constata que le jeu consistait également à tester leur capacité à guérir celle qu'elles avaient bousculée en arrivant exactement au même endroit !
Quand elles furent suffisamment entraînées, les licornes de la terre disparurent, et les licornes allèrent se reposer avant que les enfants terriens ne reviennent. Elles n'oublièrent pas de cacher leur cornes.
A l’école des licornes : En voyage vers la terre (sixième partie)
Elea et Margo : une nouvelle amitié
Elea et Margo n'étaient pas fatiguées, et elles décidèrent d'aller jouer ensemble dans le jardin attenant à la maison pendant que les licornes s'exerçaient aux sorts de soin et de téléportation. Magique les suivit avec joie car il n'aimait pas trop être près des licornes lorsqu'elles se téléportaient avec bruit et en riant beaucoup. Ces gros animaux étaient parfois maladroits, et lui qui était tout petit, il préférait aller dans des endroits plus calmes et ne pas avoir à éviter les sabots.
Les deux fillettes arrivèrent dans le jardin et Margo proposa :
- On va chercher Pelotine ? Je vais te la présenter !
Elea lui expliqua qu'ils avaient beaucoup joué tous les trois la veille, et qu'elle jouerait encore avec plaisir avec le chaton. Elle montèrent donc à l'étage chercher le chaton qui dormait sur un lit. Il fut tout heureux de voir cette joyeuse compagnie arriver et se mit à ronronner de plaisir lorsque les fillettes lui chatouillèrent le ventre. Margo le prit dans ses bras et elles allèrent dans le jardin.
Elea se sentait vraiment très bien avec Margo. Elle était pleine d'entrain, très tolérante et acceptait leurs différences avec bonne humeur. Des licornes qui parlent, des fées, un chat magique, ce n'était pas chose courante, et pourtant Margo ne faisait pas de remarques, n'avait pas peur, et prenait les gens comme ils étaient. Elle ne cherchait pas non plus à se vanter de ses nouvelles connaissances, et elle ne cherchait pas à en tirer profit. Elle aurait pu essayer de convaincre Elea de faire de la magie pour elle, mais non, elle était avec elle comme elle aurait été avec n'importe quelle autre fillette. C'était bien agréable pour Elea de se sentir appréciée pour elle et non pas pour ses pouvoirs, c'était reposant....
Le chaton, une fois déposé par terre, se mit à courir derrière une petite mésange qui s'était posée sur une assiette remplie de graines de tournesols par terre. Margo accouru et prit l'assiette pour la déposer sur une petite table en fonte, tout près de là.
- Comme ça, dit-elle, Pelotine ne risquera pas de blesser les petits oiseaux !
Elea sourit et répondit :
- Bien vu, et je ne sais pas si Magique aimerait chasser lui aussi, c'est plus prudent !
Margo alla s'asseoir sur un banc, posa le chaton sur ses genoux et demanda :
- Vous avez joué à quoi, hier ?
Elea lui expliqua que Magique avait créé des jouets un peu spéciaux et que le chaton avait couru comme un fou. Confiante, elle lui expliqua que la balai avait dû arrêter de jouer, car Pelotine en avait peur, et il était tout déçu de ne pas avoir pu continuer à poursuivre le bouchon. Margo rit de bon coeur en entendant cette histoire ! Elle lui demanda de créer à nouveau un jouet ce qu'Elea fit volontiers. Elle fit apparaître un bouchon avec de petites ailes que les chats poursuivirent avec bonheur ! Elles regardaient les petits animaux félins qui sautaient et faisait des arrêts spectaculaires pour attraper le jouet. Margo demanda :
- Tu as une maman ? Dans ton pays, je veux dire, les fées ont des mamans ?
Elea répondit :
- Oui, bien sûr, nous avons des mamans, et j'ai aussi des amies qui sont fées, comme moi. Nous allons dans une école de fées. Ma maman s'appelle Galea et mon papa Kalo. Ma maman est une fée et mon papa est un magicien. Dans notre village, nous sommes une vingtaine de familles, et nous vivons tout près du villages des licornes. Au delà de la cascade d'eau chaude, il y a le village des pégases, et plus loin, je ne sais pas, mais je sais qu'il y a plein de villages et de nombreux habitants un peu partout dans mon monde. J'ai aussi un frère et une soeur, ajouta Elea. Et toi, je connais ton papa mais on ne voit jamais ta maman, elle est où ?
Margo répondit :
- Elle a dû partir s'occuper de ma grand-mère car elle est malade, elle y est allée avec mon petit frère. Elle doit revenir bientôt, j'espère que tu la rencontreras avant de repartir, tiens d'ailleurs, tu pars quand ?
- Je ne sais pas déclara Elea, c'est Madame Edward qui décide.
Margo ajouta.
- Il y a une question que je me pose... la magie, c'est quelque chose qu'on a en naissant, c'est quelque chose qui s'apprend... comment on devient une fée en fait ?
Elea déclara :
- On ne naît pas avec de la magie, ce n'est pas quelque chose d'inné, la magie, on nous la donne, elle se transmet de génération en génération. Dans mon cas, ce sont mes parents qui me l'ont donnée.
- Ah ! fit Margo.
Elle demanda :
- Tu montes souvent sur des chevaux dans ton monde ?
Elea répondit :
- Non. En fait, ce n'est pas nécessaire de monter sur les chevaux pour se déplacer, mon balai me va très bien, et sinon, nous utilisons le sort de téléportation... donc en fait, c'est inutile.
Margo dit :
- Mais monter sur un cheval, c'est aussi agréable pour le plaisir de se promener et de faire des balades !
Elea la regarda, sans comprendre.
-Viens avec moi, dit Margo, nous allons faire quelque chose !
Margo partit en courant, après avoir rentré le chaton à la maison, et Elea la suivit avec Magique sur les talons. Elle alla directement vers Grelot qui était tout heureux de ne plus sentir ses rhumatismes. Il dit à Margo :
- Margo, les licornes m'ont guéri, je n'ai plus de rhumatismes, tu viens en balade avec moi, cela fait tellement longtemps maintenant que nous n'en avons plus fait, tu faisais attention à mon dos, mais là, je t'assure, je vais mieux !
Madame Edward, qui avait suivi toute la scène, fit un sourire. Cela lui faisait chaud au coeur de voir le cheval si heureux. Elle n'avait pas la solution pour son grand âge, mais au moins, il revivait, et cela pourrait lui permettre de passer encore de bons moments avec Margo.
Margo dit à Grelot :
- Tu peux peut-être nous porter toutes les deux alors ?
- Bien sûr, dit Grelot, c'est une idée qui me plaît, allons nous promener.
Margo alla chercher une des chaises pour aider Elea à monter et alors qu'elle s'apprêtait à faire de même, Elea lui dit.
- Mais j'y pense, moi, je n'ai jamais fait de cheval, et toi.... tu n'es jamais montée sur un balai ! Ce serait bien que si moi, je fais une nouvelle expérience, eh bien, toi aussi tu en fasses une. ça te dirait de monter sur mon balai ?
Margo ouvrit la bouche... Monter sur un balai, jamais elle n'aurait pensé cela possible. Elle avait vu Amandine Malabul, ou Harry Potter le faire, mais jamais, oh grand jamais elle n'aurait pensé cela possible !!!! Elle dit en bredouillant :
- P.. Par... parce que tu tu tu crois que je peux ?
- Bien sûr, dit Elea en riant ! Pour moi, monter sur un balai, c'est comme monter sur un cheval pour toi.
- Alors d'accord. Euh, on fait comment, on va chercher ton balai ?
- Pas besoin, il est magique et je suis une fée, donc retourne-toi...
Margo se retourna et elle vit le balai juste derrière elle. Elle demanda :
- C'est comme dans les films, je dois apprendre à le conduire avant de me déplacer avec lui ?
Elea rit encore plus fort.
- Non, bien sûr que non, tu lui demandes et il fait ce que tu veux, c'est tout. Il faudra que tu me montres ces films dont tu parles. Qui est Amandine Malabul ?
- C'est une sorcière maladroite qui va se retrouver dans une école avec d'autres sorcières, c'est une série qui est très chouette ! Elle a un chat, comme toi !
- Après la balade, on va regarder cette histoire ? demanda Elea, je ne connais pas. Tu la regardes comment ?
- Nous avons des écrans qui font défiler les images et il y a des acteurs qui jouent des rôles, expliqua Margo. C'est un moyen de se détendre, de passer le temps, et d'imaginer des mondes merveilleux comme le tien, en fait !
- D'accord, on regardera tout ça après la balade alors !
Margo prit le balai, et s'installa dessus comme à cheval. Elea rit beaucoup et lui conseilla de s'asseoir comme dans un fauteuil. Effectivement, c'était beaucoup plus confortable, elle avait vraiment l'impression d'être assise dans son canapé, alors qu'il n'y avait même pas de dossier! Magique sauta près d'elle, pas étonnant qu'il ait l'air de si bien tenir sur le balai, en fait il était retenu par le dossier invisible !
Elea était contente, elle permettait à son balai de faire quelque de spécial, comme elle lui avait promis !
Les deux fillettes partirent en balade, heureuses d'avoir chacune une nouvelle amie extraordinaire !
A l’école des licornes : En voyage vers la terre (septième et dernière partie)
La promenade en forêt
Le lendemain, les petites licornes se préparèrent pour la grande promenade proposée la veille par Madame Edward. La venue des licornes de la terre avait fait changer leurs plans, mais là, elles étaient prêtes à partir en promenade et étaient toutes en pleine forme après leur bonne nuit de sommeil. Elles s'étaient levées suffisamment tôt pour que les enfants ne soient pas encore arrivés au centre équestre.
Madame Edward déclara :
- Mesdemoiselles, aujourd'hui, vous allez découvrir une forêt humaine. Je vous demande d'être très prudentes. N'oubliez pas ce que vous ont dit nos amies les licornes terriennes : les humains peuvent vouloir vous capturer, donc pas de corne visible ! Et si vous êtes en danger, téléportez-vous jusqu'ici ! Tout le monde est prêt ?
- Oui, répondirent les licornes;
- Alors, très bien, allons-y, déclara Madame Edward. Je vous rappelle que nous y allons par groupe de 2. Lixie et Livia, allez-y en premier.
Les deux licornes partirent ensemble, un peu craintives mais très curieuses de ce qu'elles allaient découvrir. Elles entendirent, derrière elles, Madame Edward qui continuait à envoyer les licornes à différents endroits. Leurs sabots commencèrent à ne plus faire du tout de bruit car le sol était tapissé d'aiguilles de sapins. Elles se retrouvèrent rapidement sous les arbres. L'aventure commençait.
Lixie dit à Livia :
- Ca va, tu n'as pas trop peur ?
- Si, répondit Livia, mais j'ai très envie de savoir ce que nous allons découvrir.
Elles marchèrent un long moment, humant l'air de la forêt, s'amusant des jeux de lumières sous les arbres et de la beauté de certains champignons qui ressemblaient à de petites maisons. Soudain, au détour du chemin, elles entendirent un gémissement dans un fourré. Les deux licornes stoppèrent net, et tendirent l'oreille. Leur coeurs battaient la chamade.
- Aïe, Aïe, ouille, dit un animal dans le fourré.
- Tiens, dit Lixie tout bas à Livia, on dirait que c'est comme avec les chevaux, quand nous sommes tout près, les animaux parlent !
- Oui, répondit Livia, mais qu'est-ce que cet animal ?
Elles entendirent :
- Au lieu de palabrer, venez plutôt m'aider, je suis coinçé dans une ronce !
Muettes d'étonnement, elles s'avancèrent vers la voix et le fourré. Livia tendit le nez et vit une boule poils avec deux grandes oreilles qui dépassaient.
- Qui es-tu ? demanda Livia.
- Je suis le lapin des bois, passeur de son état, dit le lapin.
- Passeur ? demanda Livia, qu'est-ce que tu passes ?
- Sors-moi d'abord de là, parce que ces ronces se sont enchevêtrées dans mon pelage, et j'ai peur de me blesser si je tire !
- Mais comment je peux faire, demanda Livia, je n'ai pas envie de me blesser moi non plus !
Le lapin rétorqua, un peu énervé :
- Qu'est-ce que c'est que ces licornes ? Vous pouvez faire bouger les ronces, vous l'avez oublié ?
- Bouger les ronces ? s'exclama Lixie. Elle se rappela ce que les licornes terriennes lui avaient dit : "vos pouvoirs sont limités à ceux qui vous sont utiles, au moment où ils vous sont utiles". Elle regarda donc les ronces et effectivement, le seul fait de vouloir les écarter les fit s'écarter, et le lapin bondit hors du fourré.
- Ah, ben c'est pas trop tôt ! Vous venez d'où ? demanda-t-il.
- Du centre équestre de Mr Roswell, répondit Lixie, très fière de ce qu'elle venait de faire.
- Bon, vous ne comprenez pas ce que je vous demande, à l'évidence, mais on verra cela plus tard ! Là, il faut que vous m'emmeniez près de mon ami le cerf, il est blessé, et on attend la venue d'une licorne depuis un bon moment. Il faut vous dépêcher, allez, du nerf !
Les petites licornes sentirent la panique les envahir. Elles ne savaient pas quoi faire. Livia cria :
- Elea, viens vite nous aider !
La petite fée arriva sur le champ, et vit le lapin énervé. Elle le salua et demanda :
- Que se passe-t-il ?
Livia expliqua :
- Ce monsieur nous demande d'aller aider un cerf, mais nous ne savons pas comment faire.
Elea déclara :
- C'est très simple, vous devez le laisser monter sur votre dos, et son seul contact vous permettra d'aller là où il veut vous emmener.
Le lapin tapa avec sa patte sur le sol, et dit :
- Bon, vous me demandez de monter sur votre dos ou on va y passer la journée?
Elea ajouta :
- Effectivement, vous devez accepter et donc dire à ce monsieur de monter sur votre dos.
A peine le lapin était-il monté que les licornes se retrouvèrent sur une montagne. Elea était venue avec elles. Elle continua à expliquer :
- C'est pour cela que vous êtes si inquiètes à l'idée qu'un petit humain vous monte sur le dos, car lorsqu'un animal le fait, vous pouvez vous téléporter là où c'est nécessaire par télépathie. Votre rôle étant d'aider les autres animaux, et non pas les humains, il n'y a aucun souci à ce que vous portiez des humains sur votre dos, mais la peur que vous ressentez vient de là, il s'agit de la peur inconsciente de vous retrouver à un endroit auquel il pense. Je vous rassure, cela n'arriverait pas.
- Pourquoi Madame Edward ne nous l'a pas expliqué tout simplement ?
- Rien ne vaut l'apprentissage par l'expérience, et c'est pour cela que Madame Edward a programmé cette journée.
Les petites licornes, noyées sous tant d'informations, ne pensèrent pas à demander à Eléa ou même au lapin, ce que c'était qu'un "passeur". En effet, le cerf blessé était là, sur le sol. Lixie et Livia se penchèrent sur lui, une lumière l'enveloppa et soudain, il se leva, complètement guéri.
Un papillon vint près de lui pour lui dire bonjour.
- Tiens, se dit Lixie, ce papillon est très poli !
Elle entendit :
- Pourquoi je ne serai pas poli ? Tu as des préjugés contre les papillons ?
Lixie sursauta. Ce papillon entendait dans sa tête ???
Elle répondit :
- Non, je te trouve très beau et très poli, mais je ne savais pas que les papillons parlaient.
Il ajouta :
- Tu ne sais pas ça ? Comment est-ce possible !?
Et il partit dans un battement d'ailes.
Les deux licornes, certes très fières d'avoir sauvé le cerf, ne comprenaient pas trop ce qu'elles étaient en train de vivre. Et petit détail intéressant... comment allaient-elles repartir ? Elles se tournèrent vers Eléa qui discutait avec Magique.
Elea le remarqua et demanda :
- Que se passe-t-il ? Avez-vous une question ?
- Oui, comment on repart vers le centre équestre ?
- C'est tout simple, répondit Elea, vous n'avez qu'à avoir envie d'y retourner !
Et les licornes se retrouvèrent près du fourré, en un clin d'oeil.
Elles poussèrent un soupir de soulagement, puis se rendirent compte qu'elles n'avaient pas dit au revoir au cerf, ni au lapin. Et elles ne lui avaient pas demandé ce qu'il "passait"....
Elles repartirent en direction du centre, fatiguées, épuisées même par ce qui venait de leur arriver.
Au retour, dans le pré, Grelot les accueillit avec joie, et il leur expliqua que tout le monde était déjà rentré, et qu'on les attendait avec impatience.
Effectivement, les licornes et Madame Edward attendaient dans le pré. Monsieur Roswell et Margo étaient là aussi. Elea et Magique arrivèrent sur les lieux. Madame Edward déclara :
- Mesdemoiselles, voici la promenade terminée, et vous êtes toutes de retour. Je pense que chacune d'entre vous a vécu une expérience hors du commun, avec un lapin et un cerf ?
- Oui, répondirent-elles en choeur, surprises que Madame Edward dise que TOUTES avaient rencontré le lapin et le cerf.
Madame Edward ajouta :
- Je les ai invité pour vous les présenter...
Un "ohhhh" général sortit de la bouche des licornes. En effet, le lapin et le cerf arrivaient de la forêt, le lapin juché sur le dos du cerf.
Les licornes les regardèrent arriver et le lapin parla :
- Les licornes terriennes nous ont demandé de mettre en place ce travail pratique, pour que vous appreniez ce qu'est la vie d'une licorne sur la terre, et pour que vous commenciez à comprendre comment utiliser vos pouvoirs. Madame Edward était complice de cette mise en scène. Avez-vous des questions ?
Monsieur Roswell leva le bras, ce qui était très surprenant, venant de ce monsieur qui d'habitude, était celui qui enseignait :
- Vous habitez depuis longtemps ici ? Si tel est le cas, cela veut dire que depuis que je vis ici, je n'ai jamais vu qu'il y avait des êtres magiques juste sous mon nez !
Le lapin rit, et le cerf aussi, ce qui fit bouger ses bois de manière gracieuse. Ce fut le cerf qui déclara :
- Oui, Monsieur Roswell, et nous vous voyons souvent ainsi que Grelot et Margo. Mais nous ne pouvons pas communiquer avec les humains ou les chevaux sans la présence des licornes et nous sommes énormément occupés en général, car notre travail est de permettre aux animaux magiques de tous les mondes de passer d'un monde à l'autre.
Madame Edward continua :
- Ce soir, nous allons faire une petite fête pour dire au revoir avant de retourner dans notre monde, dit Madame Edward. Nous voulons vous remercier de toute coeur pour votre accueil, Monsieur Roswell, Margo et Grelot.
La fête fut merveilleuse et toutes et tous s'amusèrent beaucoup.
Elea et Margo se promirent de se revoir bientôt.
Au moment de partir, Magique vint près de Grelot qui sentit une grande chaleur l'envahir. Il avait retrouvé sa jeunesse, il se sentait beaucoup mieux et plein d'entrain. Déjà, lorsque les licornes lui avaient enlevé ses rhumatismes il avait l'impression de revivre, mais là, il ressentait un bonheur intense ! Il allait pouvoir galoper à nouveau avec Margo et ne plus ressentir de fatigue, il ne serait plus malade, il était à nouveau jeune ! C'était incroyable !
Magique dit à Grelot, tout bas :
- Ceci sera notre secret.....
L'histoire suivante se déroulera dans le monde des licornes....
Partie 1 8.28 ; partie 2 7.47; Partie 3 8.08; Partie 4 8.53; Partie 5 12.46; Partie 6 8.30
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